Le président gabonais, 73 ans dont 41 passés au pouvoir, est soigné dans une clinique privée de Barcelone. Il souffre d’un cancer des intestins.
Est-ce la maladie qui a forcé début mai Omar Bongo à suspendre ses activités de président du Gabon ? Le quotidien espagnol Vanguardia révèle jeudi que l’homme fort du Gabon est hospitalisé, depuis une dizaine de jours, dans une clinique privée de Barcelone dans un état jugé sérieux. Une information confirmée par le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos. Selon des sources proches du président gabonais, âgé de 73 ans dont 41 passés au pouvoir, Omar Bongo souffre d’un cancer des intestins et serait dans un «état sérieux».
Miguel Angel Moratinos, a même confié à la Vanguardia que le président gabonais «allait très mal». Selon une source interrogée par l’AFP, Omar Bongo aurait subi une hémorragie lors de son transfert par avion en Espagne. Une source officielle gabonaise s’est voulue toutefois moins alarmiste, assurant que le président avait «subi une intervention chirurgicale ces derniers jours» mais qu’il «allait mieux». «Il est en vie et conscient».
Officiellement «il voulait se ressourcer dans le repos»
Officiellement, le retrait temporaire de la scène politique du président gabonais était motivé par une «volonté d’Omar Bongo de se ressourcer dans le repos ». «C’est une suspension momentanée de ses activités. Il a vécu pendant plus de trois ans une épreuve particulièrement difficile avec la maladie de son épouse Edith Lucie Bongo Ondimba», décédée le 14 mars à Rabat, soulignait un communiqué de la présidence gabonaise. Depuis cette annonce le 6 mai, le président Bongo n’est plus réapparu au Gabon, petit pays d’Afrique équatoriale riche en pétrole, où sa santé est un sujet tabou.
D’autres soucis pourraient attendre Omar Bongo, qui pourrait connaître de nouveaux ennuis judiciaires en France. Le président gabonais est ainsi suspendu à la décision prochaine de la cour d’appel de Paris. La Cour va devoir déterminer si la justice peut enquêter sur les biens immobiliers que le chef d’Etat gabonais a acquis à Paris. Omar Bongo est soupçonné avec son beau-père le président congolais Denis Sassou Nguesso, et le chef d’Etat de Guinée Equatoriale Teodoro Obiang d’avoir financé ses achats par de l’argent public détourné. En outre, la justice française a saisi en septembre les comptes en banque hexagonaux du chef d’Etat. Omar Bongo refusait de rembourser à un industriel français la somme que ce dernier lui avait versé pour sortir de la prison de Libreville.