Le général Idriss Ngari appartient au courant des caciques du Parti démocratique gabonais (PDG-au pouvoir). Discret et pas toujours à l’aise dans les fonctions politiques qu’il a occupées jusque-là, Idriss Ngari est un manager, un homme de commandement de la vielle école, loyal et juste. Il pourrait mettre « tout le monde d’accord » à l’issue de l’élection présidentielle de 2012 s’il se présentait. Il a une sérieuse carte à jouer. Mais a-t-il cette ambition ? Le courant des caciques est combattu avec force par le courant des rénovateurs mené par Ali Bongo Ondimba. Même s’il se présentait à l’élection présidentielle de 2012, le fils du président Bongo aura pas mal d’obstacles à franchir pour mener à bien sa politique.
Sur le plan régional, le président de Guinée Equatoriale, Theodoro Obiang Nguema Mbasogo lui fera très cher payer l’incursion militaire sur l’île Mbanié pour laquelle le Gabon revendique la souveraineté. Rancunier et d’une mémoire infaillible, le numéro Un de Guinée Equatoriale est en mesure de mettre tous les moyens pour pousser ses « frères du nord » pour faire fléchir Ali Ben.
Idriss Ngari est un militaire qui entretient , tout naturellement comme avec les autres chefs d’Etat de la sous-région, d’excellents rapports avec un autre militaire, Denis Sasou Nguesso. Celui-ci voudrait bien jouer lui aussi ( il ne s’en privera pas) un rôle dans la succession au Gabon. Entre frères d’armes …
Le général « Tonnerre » est certainement l’un des membres les plus influents du gouvernement gabonais. Un temps placardisé aux Transports et à la Marine marchande, Ngari se retrouve à la Santé publique et demeure, qu’on se le dise, l’un des dauphins potentiels de Bongo Ondimba.
Militaire de carrière, le général Idriss Ngari est né le 2 avril 1946 à Ngouoni, dans la province du Haut-Ogooué. Il est membre des Forces armées gabonaises (FAG) dès 1968, et sa formation le conduit à l’école des officiers de Bouaké, en Côte d’Ivoire, mais aussi en France, à l’école d’état-major de Montpellier, puis à l’Ecole supérieure de guerre, à Paris.
En 1977, il fut promu aide de camp au cabinet militaire du chef de l’Etat. Montant rapidement en grade, il accède logiquement au poste de chef d’état-major des Forces armées gabonaises en 1983, puis chef d’état-major général des Forces armées, jusqu’en 1994.
Il a, entre autre, été ministre de la Défense nationale avant d’être remplacé par Ali Bongo Ondimba. La rumeur dit qu’il n’a jamais digéré cet affront.
Discret, le « général tonnerre » dispose de tous les atouts dans la course à la succession d’Omar Bongo en 2012, avec qui, du reste, il partage des liens de confiance. Nous y reviendrons.