Le ministre gabonais de de l’Energie, des Ressources hydrauliques et des Nouvelles énergies, Franck Issozé Ngondet, a annoncé lors de l’interpellation du gouvernement par l’Assemblée Nationale, ce mardi après-midi, que les nouveaux investissements de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon(SEEG) portaient sur 576 milliards de francs CFA pour les années à venir, en réponse à un député qui évoquait « la question cruciale de l’accès des populations à l’eau potable et à l’électricité de même que la situation générale de la SEEG ». Dans un rappel de la politique du Gabon en matière énergétique pour les prochaines années, le Ministre Franck Issozé a souligné que celle-ci était basée sur l’« hydroélectrique propre ».
Toutefois, a-t-il précisé, le « gouvernement autorise le développement de l’option gaz, à court terme, pour Libreville, Port-Gentil et Gamba afin d’améliorer l’offre ».
Ce qui va notamment nécessiter la construction d’une centrale thermoélectrique dans la capitale gabonaise.
Actuellement, la zone de Libreville et le reste de la province de l’Estuaire sont, selon lui, alimentés par les centrales hydroélectrique de Kinguélé et Tchimbélé tandis que celle d’Owendo, au sud de la capitale, génère de l’électricité grâce au fuel lourd.
Au total, ces unités produisent 233 mégawatts. Une capacité largement insuffisante pour satisfaire la demande, a reconnu le patron du département de l’Energie tout en réaffirmant qu’il « faut privilégier l’option gaz ».
L’audition du ministre fait suite à l’intervention du député du Rassemblement Pour le Gabon (RPG-Majorité), Alain Claude Bilé–By-Nzé, qui a déploré que « la SEEG plonge notre pays dans une situation de sous-capacité énergétique, contraignant de nombreuses entreprises, dont ce n’est pas le métier, à produire l’énergie dont elles ont besoin pour fonctionner. C’est le cas à Port-Gentil, Lambaréné, Moanda, à Booué et à Libreville où la quasi-totalité des banques, des stations services et des nouveaux bâtiments administratifs disposent de secours ».
Le parlementaire du RPG a également marqué son étalonnement : « Comment comprendre qu’avec un réseau hydroélectrique des plus riches, avec une pluviométrie surabondante, notre pays en soit encore à privilégier l’énergie thermique, en lieu et place de l’hydroélectricité, beaucoup plus propre, disponible et peu onéreuse dans son exploitation ? ».
« Que nous propose la SEEG pour tenter de répondre aux attentes des populations ? » s’est-il encore interrogé avant de noter : « Des centrales au fuel lourd et au gaz naturel. Pour un pays signataire de la Convention de Kyoto, comme le nôtre, c’est un contre sens absolu, duquel il faudrait sortir le plus rapidement possible ».
Après avoir relevé les carences de la SEEG, Alain Claude Bilie Bi Nzé, a indiqué que « le Gouvernement devrait introduire la concurrence soit dans le domaine de la production, soit dans celui du transport ou de la distribution de l’eau et de l’énergie » puisque, a-t-il ajouté, par « décret datant du 26 juin 2003 fixant les modalités d’octroi de concession de service public e l’eau potable et de l’énergie à un opérateur privé en République gabonaise, le Président de la République a déjà libéralisé ce secteur ».
Outre les coupures récurrentes d’électricité à Libreville, les habitants font face également à des délestages d’eau potable où l’on enregistrerait un déficit de 30.000 m3 par jour.
La SEEG, qui a pour principal actionnaire Véolia, a signé avec l’Etat gabonais une Convention de concession.
Chaque année, les pouvoirs publics accordent à la SEEG 13 milliards de Francs CFA pour accompagner la société dans son programme d’investissements.