Les forces de police et de la gendarmerie ont interdit samedi une manifestation d’un mouvement d’opposition ’’Bongo doit partir’’ (BDP), qui allait tenir un meeting à Rio, pour réclamer la démission du président Omar Bongo Ondimba, hospitalisé en Espagne. La manifestation n’a pas eu lieu, les forces de l’ordre ayant quadrillé ce quartier chaud, lieu très réputé des manifestations de l’opposition.
La gendarmerie et la police ont investi le 23 mai dernier les lieux du meeting et installé des camions militaires sur les terres-plein, et les unités spéciales d’intervention procédaient à des fouilles de voitures sur ce grand carrefour. Le lendemain, gendarmes et policiers avaient à nouveau investi les lieux armés seulement de gourdins et de matraques.
Des tracts circulaient depuis quelques jours pour appeler la population à se rassembler au carrefour Rio, un site qui fut pendant longtemps le fief de l’opposant Pierre Mamboundou, le président de l’Union du peuple gabonais, le principal parti de l’opposition.
Le mouvement réclame dans ces tracts ’’la démission du président Omar Bongo’’, qualifiant la situation d’urgence en raison de l’’’incapacité physique’’ du chef de l’Etat.
Le gouvernement a vivement réagi à l’appel BDP en réaffirmant que la vacance du pouvoir n’était pas à l’ordre et que par ailleurs le gouvernement était bien en place comme d’ailleurs l’ensemble des institutions.
Sans pour autant être évoquée officiellement, la succession du président Omar Bongo est au centre des conversations aussi bien dans les chaumières de Libreville qu’à l’intérieur du pays, mais aucun membre du gouvernement ou de l’opposition ne souhaite jusqu’ici- aborder le sujet.
Interrogé le 22 mai dernier par la télévision publique (RTG 1), l’opposant gabonais Zacharie Myboto a simplement indiqué qu’au stade actuel, ’’on ne peut pas encore parler de la vacance du pouvoir’’, avant d’appeler toutefois au respect de la Constitution si la vacance du pouvoir était constatée, faisant allusion à ceux qui s’agitent.
Le président de l’UPG a abordé dans le même sens en appelant la population à ne pas descendre dans la rue. Pour lui la constitution règle parfaitement cette question.
Quant au président de l’Union pour la nouvelle république(UPNR) Louis Gaston Mayila, l’heure n’est pas à la succession. « Laissons Omar Bongo Ondimba se reposer. Quant à la succession, il ne faut pas aller plus vite en musique. Le débat autour de cette question est pour l’heure inapproprié (…) ».