Le point sur le ‘’respect de la légalité’’ soulevé, mardi lors de l’interpellation du gouvernement, par le député du congrès pour la démocratie et la justice (CDJ, opposition), Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé a été l’occasion d’amener le gouvernement à revenir sur les questions de passeport biométrique et d’installation des vidéos surveillances à Libreville, Port Gentil et Franceville mais aussi apporter des réponses sur la dégradation de la qualité des services offerts par la société d’énergie et d’eau de Gabon (SEEG).
Interrogé sur le passeport biométrique et la vidéo surveillance par l’honorable Bourdès Ogouliguendé qui a qualifié le gouvernement actuel de ‘’dangereux’’ du fait que l’acte posé est perçu comme une ‘’illustration même de la négation de la légalité dont le gouvernement Jean Eyéghé Ndong se serait déjà affranchi’’, a estimé le député.
Le député du CDJ a poursuivi en soulignant que la loi sur l’informatique et ses applications à caractère personnel se trouve actuellement en examen à l’Assemblée nationale (…), or avant son adoption et sa promulgation votre gouvernement crée le passeport biométrique’’.
Sur la vidéo surveillance, le député a relevé que ‘’certains artères et carrefours de Libreville, Franceville et Port Gentil étaient dotés des caméras’’. Il ressort que la décision d’installer ces caméras de surveillance date de trois ans. Elle avait été prise lors d’un conseille de sécurité présidé par le chef de l’Etat afin de combattre le grand banditisme et l’insécurité.
Si l’honorable Bourdès Ogouliguendé a reconnu que ‘’la sécurité intérieure et extérieure dans un Etat est une prérogative régalienne qui fonde l’existence et l’action des forces de sécurité dans le contrôle de l’exercice des libertés des citoyens’’, il a toutefois fait remarquer qu’il ‘’ne trouve les textes qui doivent servir de support à l’installation de cette vidéo surveillance, à son fonctionnement, à l’exploitation des informations qu’elle est en mesure de fournir’’.
En se passant de la loi au regard de tant de manquement, le député s’est demandé si le gouvernement ne s’était pas ‘’affranchi de la légalité ?’’
Une observation que le chef du gouvernement Jean Eyéghé Ndong a jugée trop forte et inadaptée lorsqu’il s’agit d’un gouvernement de la république.
‘’Comment un gouvernement peut-il décider de s’affranchir de la légalité’’ ? S’interrogé Eyéghé Ndong avant de donner lui-même la réponse ‘’ non le gouvernement ne s’est pas affranchi de la légalité’’.
Tout en reconnaissant l’inexistence d’une base légale dans les deux cas, le chef du gouvernement a souligné que son gouvernement était confronté à deux exigences.
La première exigence recommandait que l’Etat se conforme aux nouvelles normes imposées par des organismes comme l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI) dont le Gabon est membre. Le gouvernement a donc préféré répondre à ‘’des impératifs de sécurité réels, quitte à violer des droits virtuels’’, a indiqué Jean Eyéghé Ndong
Pour ce qui est du passeport biométrique face à l’absence de texte, le premier ministre s’est réjoui du fait qu’une ‘’proposition de loi introduite par l’honorable Pierre Mamboundou soit en examen à l’assemblée nationale’’ il a souhaité que ‘’les députés l’adoptent’’.
Les explications du premier ministre ont amené l’honorable Bourdès Ogouliguendé a répliqué en disant que ‘’la légalité doit s’imposer à son gouvernement pour qu’il ne gère pas le pays dans la fantaisie et l’arbitraire’’.
L’autre notification évoquée par le député du CDJ, Henri Sen Ingenza élu du 1er arrondissement de la commune de Libreville a porté sur l’ampleur des désagréments et autres dommages que subissent au quotidien, de jour comme de nuit, les consommateurs d’eau et de courant.
Une situation qu’a reconnu le ministre de l’énergie, des ressources hydrauliques et des nouvelles énergies Frank Emmanuel Issizé Ngondet lorsqu’il a parlé des facteurs adjuvants de ‘’l’incapacité notoire de l’outil de la SEEG de produire l’eau et le courant à hauteur des besoins’’.