A l’issue d’une Assemblée générale (AG) tenue ce jeudi sous « l’Arbre à palabre » à l’Université Omar Bongo (UOB), les étudiants ont emboîté le pas aux membres du Syndicat national des enseignants chercheurs (SNEC), en grève depuis le 11 mai dernier, fustigeant le comportement de ces derniers qui voudraient, selon eux, les « prendre en otage ». Réunis en Assemblée générale ce matin, les étudiants ont fustigé la grève soutenue par le Syndicat national des enseignants chercheurs (SNEC) qui paralyse les Universités et Grandes écoles gabonaises depuis près de quatre semaines.
Les étudiants battent en brèche les causes qualifiées d’« extra académique » de cette grève qui, selon eux, « n’a pas lieu d’être ».
« On ne doit pas prendre les étudiants de l’UOB en otage. Nous ne sommes pas des dupes », ont déclaré certains étudiants interviewés par GABONEWS et qui ont requis l’anonymat.
« Pourquoi les enseignants chercheurs du SNEC veulent-ils utiliser l’année académique pour réclamer leur problème de logements »,se sont-ils interrogés, avant d’ajouter que « pour la prime d’incitation à la recherche, on peut les comprendre. Mais le remboursement des fonds pour leur logement est-t-il un problème lié à l’académie ».
Autre fait qui a poussé les étudiants à faire cette sortie, certains départements de l’Université Omar Bongo ont continué les enseignements notamment diffusés par les enseignants chercheurs membres de la Force de réflexion et d’action pour l’enseignement supérieur (FRAPES), un mouvement syndical indépendant des enseignants chercheurs du Gabon.
« On ne peut pas rester insensible à ce fait. Il est incompréhensible que d’autres départements fassent cours tandis et que bon nombre sont paralysés », ont-t-ils fustigé, avant de justifier leur mouvement: « si on ne lance pas un mouvement général, les autorités ministérielles et rectorales dormiront toujours sur leurs lauriers comme ils le font d’ailleurs, sans état d’âme ».
Les enseignants et chercheurs du supérieur du Gabon, en grève pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, ont indiqué mercredi qu’ils tiendront vendredi une « importante Assemblée générale ».
Le SNEC conduit par son président Jean Rémy Yama a devisé mercredi avec le président du Conseil Economique Social (CES), Antoine Mboumbou Miyakou, qui les a invité à ne pas « s’arc-bouter sur leurs préalables».
Le SNEC légitime la poursuite du mouvement par la non application des mesures gouvernementales visant l’octroi de la prime d’incitation à la recherche (PIR) et les constructions des logements des enseignants chercheurs à Agondjé.
Depuis le lundi 18 mai dernier, la grève s’est généralisée à l’Institut national des sciences de gestion (INSG) et à l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM au Sud-est.
« Près de 80% du corps enseignant de l’enseignement supérieur observe cette action », indique les responsables du SNEC.
La grève à demi-teinte était perceptible au sein de certains Départements de l’Université Omar Bongo et dans les grandes écoles qui avaient maintenus les cours pour le compte du deuxième semestre.
Le 9 mai dernier, les enseignants et chercheurs du SNEC, réunis en Assemblée générale avaient décidé d’entamer une grève illimitée à partir du lundi 11 mai sur le territoire national.
A l’opposé, Frédérique Ilagou Mambenga, à la tête de la Force de réflexion et d’action pour l’enseignement supérieur (FRAPES), syndicat indépendant des enseignants chercheurs du Gabon avait désapprouvé cette décision lors d’un point de presse.
La FRAPES prône le dialogue plutôt que la grève illimitée pour éviter une nouvelle année blanche.