Deux jours après le décès d’Omar Bongo, la présidente du Sénat, Rose Francine Rogombé, a prêté serment mercredi à Libreville pour assurer l’intérim à la tête du Gabon. Selon la Constitution, une élection présidentielle devrait être organisée d’ici à 45 jours. Qui pour succéder à Omar Bongo? Pour leJDD.fr, Antoine Glaser*, directeur de la Lettre du Continent, décrypte les scénarios envisageables.
Lundi, le Premier ministre gabonais a démenti la mort du président gabonais, avant de la confirmer quelques heures plus tard. Comment expliquer cette communication hasardeuse?
Il y a eu des ratés du côté des autorités gabonaises. Du fait qu’Omar Bongo était hospitalisé à Barcelone, très peu de gens étaient réellement au courant de son état de santé. Par ailleurs, Libreville n’a pas supporté que ce soit la presse française qui annonce la mort d’Omar Bongo [son décès a été annoncé par lepoint.fr dimanche soir, ndlr] ni qu’il soit confirmé par des sources françaises [toujours dimanche soir, une source proche du gouvernement français l’a confirmé à l’AFP, ndlr]. Le Premier ministre gabonais s’est donc rendu à Barcelone. Depuis la clinique, il a d’abord assuré que le président gabonais était bien en vie et qu’il allait bien ; avant d’annoncer son décès à 14h30, des suites d’une crise cardiaque. Il y avait en fait une vraie volonté des autorités gabonaises d’annoncer elles-mêmes le décès. C’est une question de protocole et de diplomatie.
Comme le veut la Constitution gabonaise, la présidente du Sénat va assurer l’intérim à la tête du Gabon. Mais au même moment, on apprend que les frontières ont été fermées et la population gabonaise semble inquiète…
Les frontières ont été fermées le jour de l’annonce du décès mais elles ont ensuite été rouvertes mardi après-midi. Je pense que c’était une volonté du ministre de la Défense, Ali Ben Bongo, le fils d’Omar Bongo et son possible dauphin, de montrer qu’il tient le pays. C’était aussi un message envoyé aux pays voisins: ils n’ont pas à se mêler des affaires du Gabon. Mais les frontières n’auraient pas pu rester fermées bien longtemps, le Gabon est un pays qui importe tout.
« L’opposition n’est pas suffisamment forte«
La Constitution prévoit un délai de 45 jours pour organiser de nouvelles élections. Mais la société civile dénonce l’impossibilité, dans ce délai, de « revoir » le fichier électoral, manipulé sous Bongo…
Le Parti démocratique gabonais (PDG), ancien parti unique dont Ali Ben Bongo est le vice-président, est toujours très puissant. En face, il y a la société civile. Mais entre les deux, il n’y a pas grand-chose. Il y a bien deux leaders de l’opposition, mais celle-ci n’est pas suffisamment forte pour obtenir un report des élections.
Qui pourrait succéder à Omar Bongo?
Ali Ben Bongo se prépare à la succession de son père depuis très longtemps. Ce dernier, en lui donnant le ministère de la Défense, a mis dans ses mains une carte maîtresse. Et ce, même s’il n’a pas voulu l’adouber du temps de son vivant, préférant, comme de nombreux chefs d’Etat, mourir au pouvoir. On parle aussi de Pascaline, la fille d’Omar Bongo. Elle était très proche de son père. Elle était la numéro deux du régime et gérait notamment tous les aspects financiers du pays.
Pourraient-ils être tous les deux candidats?
Oui. Mais en cas de second tour les opposant, on imagine mal que Pascaline ne se retire pas au profit de son frère. Par ailleurs, le mari de Pascaline, Paul Toungui, actuel ministre des Affaire étrangères, a aussi des velléités de se présenter. L’ancien compagnon de Pascaline, Jean Ping, actuellement président de la Commission de l’Union africaine, pourrait également être candidat.
« Pas normal qu’un Bongo succède à un autre Bongo«
Que sait-on de la personnalité d’Ali Ben Bongo?
Ali Ben Bongo ne fait pas consensus au sein du PDG. Omar Bongo savait très bien gérer les hommes ; il avait appris ça avec Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique » du général de Gaulle. Il savait séduire ses hommes et les maîtriser, aussi bien à l’intérieur – Omar Bongo a mis en place un vaste système géo-ethnique au Gabon – qu’à l’extérieur – il avait des réseaux directs avec les présidents français et des personnalités de la haute administration. Il possédait en France un vrai réseau d’obligés. Son fils n’a rien à voir. Il est plutôt branché sur les Etats-Unis. Dans sa jeunesse, il était très copain avec Mickael Jackson, par exemple, qu’il avait fait venir à Libreville. Depuis dix ans, il est plus introverti, voire taiseux. Il a pris de nombreux contacts à l’étranger. En tant que président de la Communauté islamique du Gabon, il a par ailleurs des liens au Proche et au Moyen-Orient. Il est beaucoup plus cosmopolite et international que son père, qui, comme d’autres dirigeants africains, défendait la pérennité d’une communauté France-Afrique.
En Afrique, le Gabon se distingue par sa stabilité, due surtout à la mainmise de Bongo sur le pays. Peut-on craindre des troubles?
On peut effectivement craindre pour la stabilité du pays. Le président Bongo a toujours su arbitrer entre les différentes communautés. Il gérait le pays comme un chef de village. Le risque est que personne d’autre ne sache arbitrer de la même façon. Il n’est pas certain que la politique géo-ethnique élaborée par Omar Bongo tienne. Dans la population, certains pourraient penser qu’il n’est pas normal qu’un Bongo succède à un Bongo.
Ali Ben Bongo comme Pascaline sont concernés par la plainte déposée en France contre les « biens mal acquis », ce patrimoine immobilier constitué dans l’Hexagone par certains chefs d’Etat africains…
La procédure ne s’éteint pas avec la mort d’Omar Bongo. Le président était meurtri par cette plainte et extrêmement furieux, Pascaline et Ali, moins. La fille d’Omar Bongo passe par exemple davantage de temps à Dubaï et à Los Angeles qu’à Paris. L’Afrique se mondialise plus vite que la France. Avec la mort de Bongo, c’est une période qui se termine.
Mardi, Valéry Giscard d’Estaing a évoqué la campagne présidentielle de 1981 et le financement apporté par Omar Bongo au candidat Chirac…
C’est quelque chose que l’on savait déjà. La vengeance est un plat qui se mange froid. Le président Bongo connaissait la carte électorale française aussi bien que celle du Gabon. Il a toujours coopté les ambassadeurs français et les ministres de la Coopération, que ce soit sous la gauche – avec le départ de Jean-Pierre Cot sous Mitterrand en 1983 – ou sous la droite – avec le départ de Jean-Marie Bockel sous Sarkozy en 2008. Bongo se considérait d’ailleurs comme membre de la SFIO et du RPR. Il devait juste cotiser un peu plus que les autres!
J’interviens en temps que Gabonais,amoureux de son pays,progressiste et désirer de participer à l’émancipation de notre population.
VOUS aurez mon estime, si vous faîtes un collectif,vous et tous les opposants,et les anciens « pdgistes » qui veulent combattre et battre les « Bongoîstes », Ali,Paul et sa femme…
C’est là le véritable combat.IL faudra s’unir,pour combattre ceux qui veulent faire perdurer ce système très inégalitaire,où la justice sociale est inexistante….Il faudra s’unir,et non faire les mêmes érreurs…
Tous ceux qui veulent construire le Gabon,tous ceux qui veulent la justice sociale,le dévellopement,tous ceux qui veulent combattre le pouvoir aux mains d’une minorité (téké,obamba,nzébi)….
Le Gabon doit appartenir à tous les gabonais,à tous le gabon,qu’importe ton âge ,ton ethnie,ta croyance….
Donc j’invite Manmboundou ,ainsi qu’Okili,Ben Moumbamba,Mba Abssolo,Myboto,Mengara,Le peulple….tout le monde à nous unir pour battre,combattre aux « héritiers du système » qui a causé notre sous-développement et notre désunion…
Depassons nos divergences pour un même but: le SALUT DU GABON, et l’émergence d’un « GABON MEILLEUR » que tous les gabonais vivront…
De l’unité et notre capacité à rassembler sera notre victoire
C’est Le GABOn qui GAGNE….La Mort ou LA Patrie Nous Vaincrons….Le Gabon appartient à tous les GABONAIS
Just a friend from Africa
Entre les réseaux de bienséances et la raison économique, se trouve un territoire vide de sens.
Même le meilleur des partenariats peut toucher à sa fin, à sa faim, plus en temps de crise que de famine.
Depuis que l’anticolonialisme festif a laissé sa place à un mariage de convenance sans amour, la culpabilité d’usage a construit des repentances saisonnières.
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