Pour Thomas Porcher, économiste et consultant en stratégies pétrolières, la corruption n’explique pas à elle seule la faiblesse du PIB par habitant du Gabon alors que le pays est riche d’or noir. Les compagnies pétrolières prélèvent la part du lion.
La plainte déposée par deux ONG contre trois chefs d’Etat Africains Omar Bongo, Denis Sassou Nguesso et Théodoro Obiang a rouvert les débats concernant l’utilisation et la gestion de la production pétrolière.
En effet, beaucoup d’observateurs s’étonnent de la différence de richesse entre ce dont semblent disposer ces pays producteurs de pétrole – respectivement le Gabon, la République du Congo et la Guinée équatoriale- et les estimations de la pauvreté monétaire faite par la Banque Mondiale dans ces pays. Cependant, les erreurs sont fréquentes dans l’utilisation des indicateurs pour évaluer les possibilités dans le financement de la lutte contre la pauvreté.
Prenons le cas de la République du Congo qui pour une population de 3 millions de personnes a un PIB de 3 milliards de dollars (1), soit un PIB/habitant de 1 000 dollars par an. Ce chiffre est bien au delà du seuil mondial de pauvreté monétaire d’un dollar par jour. C’est d’ailleurs sur la base de la confrontation de ce chiffre aux statistiques de la Banque mondiale ? qui évaluent un revenu inférieur à 700 dollars par habitant au Congo ? que beaucoup croient démontrer le haut niveau de corruption dans la gestion du pétrole au Congo. Selon certains observateurs, 300 dollars par habitant disparaîtraient donc chaque année à cause de la corruption.
source: l’expansion