A la veille de l’inhumation du chef de l’Etat, les leaders des partis de l’Union du peuple gabonais (UPG), Pierre Mamboundou et du Rassemblement pour le Gabon (RPG), Paul Mba Abessole, ont réclamé le 17 juin dernier la prolongation du délai d’organisation de l’élection présidentielle. Les leaders politiques ont expliqué que le délai constitutionnel de 45 jours ne permettrait pas d’organiser un scrutin crédible et transparent.
Alors que le Gabon est en train de digérer le deuil de son défunt président, les regards se tournent inéluctablement vers l’avenir, avec cette période transitoire qui doit permettre d’organiser une élection présidentielle fiable et crédible.
Si le pays semble engagé dans une transition politique conforme à la Constitution, le délai maximum de 45 jours pour l’organisation du scrutin qui doit désigner le successeur d’Omar Bongo Ondimba semble bien court, grignoté de surcroît par des obsèques en grande pompes qui auront duré 10 jours.
Le 17 juin dernier, les leaders de l’Union du peuple gabonais (UPG), Pierre Mamboundou, et du Rassemblement pour le Gabon (RPG), Paul Mba Abessole, ont demandé le prolongement du délai constitutionnel afin de pouvoir procéder notamment à la révision complètes du fichier électoral.
«L’alternance est tout a fait envisageable», a déclaré le leader du principal parti de l’opposition gabonaise, Pierre Mamboundou, estimant que «six mois est une durée raisonnable pour organiser une élection juste et transparente».
Le père Mba Abessole, ancien opposant qui a rallier la majorité présidentielle, propose quand à lui d’accorder un délai de cinq mois, précisant toutefois qu’il faudra former «un gouvernement de consensus» pour gérer cette période transitoire.
Une source digne de foi confirme effectivement qu’«organiser des élections démocratiques en 45 jours était impossible», précisant pour le cas du Gabon qu’en «regroupant toutes les listes, on aurait 2 millions d’électeurs pour une population estimée autour de 1,5 million, il y a donc un problème majeur des listes électorales».
«C’est probable qu’il y ait un accord pour qu’on étende le délai d’organisation de l’élection présidentielle (…), tout le monde est d’accord, le gouvernement, le clan Bongo, comme l’opposition», poursuit cette même source, citée par l’AGP.
L’issue du premier Conseil des ministres sous les auspices du chef de l’Etat par intérim, Rose Rogombé, le 12 juin dernier, le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, avait rappelé que certains cas de force majeure peuvent modifier les délais prévus, mais que pour l’instant.
«On va apprécier s’il y a vraiment un cas de force majeure, on avise. (…) Nous sommes déjà à pied d’oeuvre au ministère de l’Intérieur. La commission électorale aussi. Nous soumettrons le résultat des concertations et travaux aux autorités compétentes. La présidente a demandé à ce que cela soit fait dans les plus brefs délai», avait-il ajouté.
Lors du dernier scrutin national, Pierre Mamboundou avait déposé plusieurs requêtes auprès de la Cour Constitutionnelle pour demander l’introduction des données biométriques dans la confection du fichier électoral, un procédé qui pourrait aujourd’hui aider à garantir la fiabilité et la crédibilité de cette élection cruciale.