Gevy Nguema Bemba, un ressortissant gabonais de 31 ans, a été condamné le 20 juin dernier à Saint Quentin, dans l’Aisne, à cinq ans de prison, dont 2 fermes, pour le viol d’une jeune femme de 19 ans en juin 2006. Alors que ses avocats avaient avancé la thèse de la victime consentante, les arguments de la partie civile ont suffit à convaincre les jurés.
Un ressortissant gabonais âgé de 31 ans, Gevy Nguema Bemba, père de famille, vient d’écoper de 2 ans de prison fermes, et trois avec sursis, pour le viol d’une jeune femme de 19 ans le 14 juin 2006.
Le verdict a été rendu à 2 heures du matin, dans la nuit du 19 au 20 juin dernier, après trois heures de délibération qui ont permis au jury de la cour d’assises de l’Aisne de trancher sur la culpabilité de l’accusé.
A l’annonce du verdict, son épouse, Stéphanie, mère de leurs deux enfants, a éclaté en sanglots, réalisant que son mari allait passer les deux prochaines années derrière les barreaux.
Le mandat de dépôt a été immédiatement mis à exécution et au terme de l’audience, le coupable a été conduit manu militari en maison de détention.
Monsieur Nguema Bemba avait comparu libre, sous contrôle judiciaire. Outre les deux ans de prison fermes, il écope de trois ans avec sursis et mise à l’épreuve, obligation de soins et inscription au fichier judiciaire informatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.
Durant les audiences des 18 et 19 juin derniers, la femme de l’accusé, ainsi que son père et sa mère, les beaux-parents de l’accusé, ont tenté de défendre la thèse de la victime consentante, en vain.
Le jury a finalement tranché que le compagnon de sa meilleure amie l’avait bien violée ce soir du 14 juin 2006. Il lui avait fixé rendez-vous devant le pont de la gare. Vers 23 heures, il est arrivé en voiture et l’a entraînée vers la Coulée-Verte, derrière la rue Alphonse-Daudet, avant de la violer.
Dans son réquisitoire, l’avocat général Julia Schmol a souligné la constance des déclarations de la partie civile depuis le début, tandis que l’accusé, lui, aurait d’abord admis qu’il était possible que Déborah n’ait pas été consentante, avant de revenir sur ses déclarations. Le doute s’installe.
Et l’accusation de marteler que les traces d’herbe sur les pantalons de l’accusé et de la victime ne laissaient guère de doute sur le fait qu’il l’a plaquée au sol.
«Elle était tétanisée, elle a tout de suite appelé sa mère et s’est rendue immédiatement au commissariat. Pour cela, elle a dû se faire violence», renchérit Julia Schmol.
L’accusé a cherché en vain de trouver des scénarios pour sa défense, du mensonge pour l’argent à la peur de tomber enceinte suite au cassage du préservatif.
«Elle était sous contraception orale. Trouvez-moi le mobile…», rétorque implacablement l’accusation.
Et de poursuivre sur le profil de l ‘accusé, «il est intelligent. Il faut voir comment il contre les questions. Il a une facilité d’élocution, mais sait aussi être violent et agressif», ajoutant que l’alcool qu’il avait pris ce soir-là avait sans doute pu «favoriser le passage à l’acte».
Pour la défense, maître Philippe Vignon a douté de la vulnérabilité de la victime, présentée comme une «proie facile» par l’avocat de la partie civile, maître Marc Antonini.
«Gevy Nguema-Bemba n’est peut-être pas un ange, mais ce n’est certainement pas un démon. C’est un garçon au parcours difficile, écartelé entre deux pays, deux religions, deux milieux sociaux», argumente l’avocat de la défense, faisant allusion aux parents de l’accusé, l’un gabonais, l’autre congolais, l’un catholique et l’autre protestant.
«Il ne faut pas juger ce dossier avec nos valeurs familiales», plaide-t-il, assurant que son client est «séducteur, mais pas manipulateur».
Et de s’interroger : comment la victime n’a-t-elle pas pu comprendre les désirs de Gevy, quelques jours avant le drame, lorsqu’elle a été par deux fois enfermée avec lui dans la cave ?
Un vain plaidoyer face à un jury déjà convaincu par les arguments cinglants de l’accusation. Le couperet tombe, la femme de Gevy Nguema Bemba devra élever leurs deux enfants seule durant au moins deux ans. Il a dix jours pour faire appel.