Majorité présidentielle
Ali Ben Bongo : Actuel ministre de la Défense nationale, le fils aîné du feu président Omar Bongo Ondimba est vice-président du Parti démocratique gabonais (PDG). Il jouit d’une bonne réputation, grâce à sa principale qualité : la rigueur. Présenté par une certaine opinion comme le « successeur », l’homme est desservi par son impopularité, notamment au sein du PDG. Malgré sa fermeté, Ali Ben Bongo, 50 ans, est soupçonné de vouloir passer en force avec certains soutiens extérieurs. Toute chose qui fait peur aux Gabonais et risque de lui faire perdre beaucoup de points dans la course à l’investiture au sein du PDG. Surtout qu’il a plusieurs potentiels concurrents, dont sa soeur Pascaline.
Jean Eyeghe Ndong : On n’aurait pas forcément pensé à lui, mais l’actuel Premier ministre gabonais n’a pas exclu la possibilité d’être candidat à la future élection présidentielle gabonaise. Son expérience à la tête du gouvernement depuis janvier 2006 lui a visiblement donné de l’appétit. Reconduit la semaine dernière à son poste par la présidente par intérim, Eyeghe Ndong pourrait donc se présenter « si certains compatriotes estiment que je peux être candidat », dixit lui-même. 63 ans, membre du Parti démocratique gabonais, l’homme qui dirige l’équipe chargée de préparer la présidentielle profitera-t-il de son implication pour jeter ses cartes ? Wait and see. En tout cas, ça ne ferait qu’animer davantage les choses côté PDG.
Jean Ping : Devant la difficulté à trouver le candidat qui fera l’unanimité au Parti démocratique gabonais, le nom de Jean Ping circule. A 67 ans, l’actuel président de la Commission de l’Union africaine pourrait être l’homme du consensus au sein d’une formation politique qui couve bien des batailles sourdes de positionnement. Diplomate chevronné, Jean Ping a passé près de 32 ans dans les hautes sphères de l’Etat gabonais. Il a servi à des postes aussi stratégiques que le cabinet civil du président, les ministères des Finances, de la Communication, des Affaires étrangères, de la Planification Et beaucoup voient en lui la perle rare qui assurerait la survie du PDG. Pour l’instant, lui préfère dire qu’il souhaite être plus juge que partie.
Paul Toungui : Même si lui-même n’en parle pas ouvertement, le ministre des Affaires étrangères est fréquemment cité par les journalistes comme potentiel candidat à la magistrature suprême. Et pour cause ! Il est le gendre de l’ancien président Omar Bongo Ondimba, l’époux de Pascaline Bongo dont la rivalité avec Ali Ben Bongo fait les choux gras de la presse. Aux côtés de sa compagne, « M. Gendre » aurait donc de bonnes raisons de tenter le coup, surtout qu’il a été éloigné des choses sérieuses, après avoir régné au tout-puissant ministère de l’Economie et des Finances. En tout cas, on peut compter sur son état d’esprit revanchard et aussi sur Pascaline Bongo Ondimba pour le pousser dans la bataille.
Paul Mba Abessole : Comme d’autres hommes politiques gabonais, Paul Mba Abessole, 70 ans, pense que son heure est arrivée. Et pourtant, son étiquette d’ « ancien opposant » à Omar Bongo apparaît comme sa principale faiblesse. C’est qu’au plus fort des années de braise, cet ancien prêtre a porté les espoirs de changement de bien des Gabonais. Mais son entrée au gouvernement en 2003 constitue un virage inattendu de l’opposant historique devenu vice-premier ministre. Désormais arrimé à la mouvance présidentielle, le fondateur du Rassemblement national des bûcherons espère survivre. Il a positivement marqué les esprits dans les années 90 avec son célèbre slogan « Ecole cadeau, hôpital cadeau ».
Idriss Ngari : La rumeur dit que ce général de l’armée gabonaise n’a apprécié que très modérément le fait d’avoir été remplacé au ministère de la Défense par Ali Ben Bongo. En tout cas, les deux hommes ne partagent pas les mêmes idées, notamment en ce qui concerne leur parti, le PDG. Ngari, présenté comme l’un des caciques du régime, n’a jamais vu d’un bon oeil, le courant des « rénovateurs », mené par le fils du président fondateur. Homme de confiance d’Omar Bongo Ondimba, le « général tonnerre » est resté très influent, malgré sa mutation au ministère de la Santé publique. Né en 1942 dans le Haut-Ogooué, le général Idriss Ngari a souvent été cité comme dauphin du président défunt.
Opposition
Pierre Mamboundou : Le président de l’Union du peuple gabonais (UPG) a été depuis 1989, l’un des plus irréductibles opposants au régime Bongo. Avec ses manières très policées, il a su convaincre une partie des électeurs gabonais par son implication permanente. D’ailleurs, il aime à répéter que ses prises de position sur pratiquement tout événement de la vie politique et même socio-économique au Gabon ont contribué à faire évoluer le dialogue. Sa formation politique jouit d’une bonne assise et l’homme croit dur comme fer que le moment qu’il attend depuis 20 ans est arrivé. Mais son rapprochement avec le régime Bongo en 2006 a entamé son capital sympathie. Une partie de l’opinion estimant qu’il a déjà « mangé ».
Zacharie Myboto : A 71 ans, le président de l’Union gabonaise pour la Démocratie et le Développement (UGDD) espère bien profiter de la prochaine présidentielle pour hisser son parti politique à la tête de l’Etat gabonais. Enseignant de formation, Myboto a démissionné du PDG et de l’Assemblée nationale en 2005, pour fonder son propre parti. L’UGDD ne sera reconnue qu’en 2006. Et après avoir tout connu dans le régime Bongo (Secrétaire d’Etat à la présidence, porte-parole du gouvernement, ministre, ministre d’Etat, membre du bureau politique du PDG ) il est devenu -avec Pierre Mamboundou de l’UPG- l’un des opposants les plus farouches à son ancienne maison. Mais les électeurs ont-ils oublié son glorieux passé ?