Nommé le 17 juillet dernier à la tête du gouvernement suite à la démission de Jean Eyéghé Ndong, Paul Biyoghe Mba, 53 ans, a appelé la population et la classe politique à accepter les divergences d’opinions dans le cadre du processus démocratique. Face aux tumultes qui risquent de fragiliser les équilibres socio-politiques, le nouveau Premier ministre a appelé à l’optimisme en gardant à l’esprit la leçon démocratique que le Gabon a donné au reste du monde à l’occasion de cette transition.
«Jusqu’au bout, on veut la paix !», c’est encore l’écho de ce cri de ralliement scandé par des jeunes lors des obsèques de Bongo Ondimba qui transparait en filigrane du discours d’investiture du nouveau Premier ministre diffusé dans la nuit du 17 au 18 juillet dernier, peu après l’annonce de sa nomination à la tête du gouvernement.
«Le Gabon, c’est notre base commune. Et personne ne devrait avoir à l’esprit de faire en sorte que cette base commune soit fissurée ou quelque peu malmenée», a déclaré celui qui occupait jusqu’alors le portefeuille de l’Agriculture, invitant «les Gabonaises et les Gabonais à partager l’optimisme qui est le mien».
«Nous allons vers une élection qui s’annonce quand même disputée, parce que c’est ouvert et c’est normal, mais il ne faut pas la prendre mal. (…) Dans une démocratie, il y a forcément des avis différents, des manières de penser différentes, c’est normal», a-t-il ajouté, insistant sur le fait que «le dénominateur commun, c’est l’unité nationale, l’intégrité du pays».
Saluant le respect du processus démocratique et constitutionnel dans la transition politique engagée au Gabon, il a expliqué que malgré la justesse des délais, «on pourra faire l’essentiel. L’essentiel, c’est sécuriser les Gabonais, maintenir le pays dans la paix et surtout permettre l’espoir aux compatriotes».
Monsieur Biyoghe Mba a lancé un appel aux «partis politiques, personnalités, candidatures indépendantes» pour le respect «des lois et des règles du jeu» lors de cette élection cruciale pour la vie politique du pays.
«Allons à l’élection en nous disant que nous sommes avant tout des Gabonais. Ce qui est important, c’est le développement de notre pays, il ne faut pas perdre ça de vue. (…) Dans toute élection, il y a un vainqueur et un perdant», a martelé le chef du gouvernement.
«Même s’il y a des différends aujourd’hui, les potentialités sont là, et ensemble nous ne pouvons faire que ces potentialités satisfassent chaque jour qui passe, les besoins exprimés par nos compatriotes pour le bien commun», a conclu le premier ministre qui devrait annoncer ce 18 juillet la composition de son équipe chargée entre autres de la préparation du scrutin présidentiel, à un seul tour, prévu le 30 août prochain.
A ce jour, cinq membres du gouvernement se sont présentés à l’élection présidentielle, notamment le chef du gouvernement sortant, Jean Eyéghé Ndong en indépendant, le ministre de la Défense, Ali Bongo Ondimba, pour le compte du PDG, le ministre de la Coordination et du Suivi de l’action gouvernementale, André Mba Obame, en indépendant, le vice-premier ministre en charge de la Culture, Paul Mba Abessole, pour le RPG et le ministre de l’Enseignement technique, Pierre Claver Maganga Moussavou, pour le compte du PSD. Dès que leurs candidatures sont avalisées, ils doivent en principe abandonner leurs fonctions ministérielles.