Dans une interview accordée à Eurosport et publiée ce samedi sur Yahoo – sport, Didier Ovono Ebang, gardien au parcours atypique, selon notre source, est ravi de découvrir la France avec Le Mans où il s’est engagé cet été.
Le gardien gabonais s’est déjà bien fondu au sein du groupe sarthois. Dans cette interview réalisée par nos confrères, il dit sa priorité de réussir sa saison au MUC ; rêvant bien sûr à la coupe du monde. Interview intégrale :
– DIDIER OVONO, vous découvrez la France avec Le Mans. Vous avez connu combien de championnats au juste, alors que vous n’avez que 26 ans ?
D.O. : Je ne sais même plus ! Il y a eu le Gabon, le Salvador, le Portugal, la Géorgie, maintenant la France…
– Pourquoi avoir choisi la France ?
D.O. : C’est le championnat le plus regardé en Afrique, et pour moi c’est une récompense au bon travail que j’ai pu faire avec la sélection gabonaise lors des qualifications pour la Coupe du monde et pour la CAN.
Quelles sont les personnes qui ont influé sur votre décision de venir au Mans ?
D.O. : Déjà les dirigeants du club. Ils m’ont supervisé il y a un an et ils ont regardé une bonne dizaine de matches depuis. Alain Giresse, le sélectionneur du Gabon et Thomas Nkono (ancien gardien de l’équipe du Cameroun, NDLR) ont aussi joué un rôle majeur.
– Comment avez-vous rencontré Thomas Nkono ?
D.O. : On devait jouer un match important avec l’équipe du Gabon et on était allé se préparer à Barcelone. A l’époque, Thomas Nkono jouait à l’Espagnol. Avec tous les gardiens gabonais, on avait fait ce stage de préparation avec le staff technique de l’Espagnol. Thomas m’a découvert et m’a proposé de développer mon jeu, ma technique. Et on ne s’est plus quitté depuis. Il me suit tout le temps ! En plus on est dans la même poule que le Cameroun pour les qualifications de la Coupe du monde. Je le chambre un peu parce qu’on est premier du groupe !
– Est-ce que Daniel Cousin, qui a joué au Mans et qui est Gabonais, vous a parlé du club ?
D.O. : Daniel, c’est le grand frère ! Comme je vous disais, Le Mans me suivait depuis un an. J’ai commencé à lui poser des questions, alors il ne m’a dit que du bien du Mans. Que c’était un club qui allait m’aider à progresser et à aller plus haut.
– Comment se passe votre intégration au Mans ?
D.O. : Ça s’est passé plus rapidement du fait que je sois francophone, par rapport à la Géorgie ou au Salvador. Il y a aussi beaucoup de joueurs africains contre qui j’ai joué en sélection nationale. Je les connais et cela me permet aussi de m’intégrer plus facilement. Le groupe m’a superbement bien accueilli car, tout le monde m’a mis dans des conditions idéales pour pouvoir m’exprimer. J’ai vraiment fait le bon choix.
– Connaissiez-vous votre prédécesseur, Yohan Pelé ?
D.O. : Il n’est plus à présenter. C’était un bon gardien de Ligue 1.Il faut dire que quand on est gardien de but, on doit connaitre les meilleurs à ce poste. Yohan Pelé a laissé un gros héritage à celui qui devait lui succéder. Mais j’ai l’habitude de dire qu’on ne peut pas se fixer de limites dans le football ; qu’il ne faut pas se concentrer sur un joueur mais sur le groupe. Pour nous tous, le plus important est de travailler pour faire mieux que la saison dernière.
– La saison dernière était difficile, comment abordez-vous celle qui vient?
D.O. : La saison dernière, c’est du passé. Aujourd’hui, on a une seule ambition: travailler dur pour être égal aux autres en match. On n’a pas une équipe avec de fortes individualités. On a une bonne équipe si on joue tous ensemble et pour cela il faut souffrir aux entraînements.
– Le Mans a un nouvel entraineur avec Paulo Duarte, qui est peu connu en France. Pouvez-vous le décrire ?
D.O. : Personnellement, je ne le connais pas trop. Mais le Burkina-Faso est une des révélations des qualifications pour la Coupe du monde avec le Gabon, comme il en est le sélectionneur je le connais un peu. C’est quelqu’un qui vit pour son équipe, s’imprègne du groupe. Il veut tout contrôler par rapport à son travail, il très professionnel. Il sait comment gérer un groupe. Il n’y a pas de privilège avec lui. Pour lui, le groupe passe au dessus du joueur.
– Que peut viser Le Mans cette saison ?
D.O. : Je pars du principe que, si les autres peuvent gagner, on peut gagner aussi ! Guingamp a gagné la Coupe de France, alors… Peut-être qu’en championnat ce sera un peu plus dur, mais rien n’est impossible. A l’image de Hoffenheim en Allemagne la saison passée, on peut surprendre. On ne se fixe pas de limite. Chaque match sera comme une finale. On s’entraine dur, mais on sait que les matches seront encore plus durs.
– Comment avez-vous vécu le départ de Gervinho ?
D.O. : Comme je le disais, l’entraineur ne cherche pas à avoir un grand joueur mais un grand groupe, où tout le monde travaille ensemble et souffre ensemble. C’est vrai qu’on a perdu Gervinho et que c’était l’un des meilleurs joueurs du Mans l’an passé. Mais l’entraineur tient à ce que la notion de groupe soit la plus forte. On va jouer le championnat sans Gervinho avec notre groupe. De toute façon, on sait qu’il y a toujours des jeunes talentueux au Mans. Gervinho est parti, mais on va peut-être découvrir quelqu’un de très bon à son poste.
– Vous allez avoir beaucoup d’objectifs personnels cette saison entre Le Mans et la sélection…
D.O. : Le rêve de tout joueur est de participer à la Coupe du monde, donc c’est forcément dans un coin de ma tête. Mais le plus important pour moi à l’heure actuelle, c’est Le Mans. Arriver à trouver mes repères avec la défense, essayer de communiquer et tout le reste. C’est vrai qu’on est à 180 minutes de la Coupe du monde, on s’appelle avec les autres joueurs gabonais, on en parle… donc ça trotte un peu dans ma tête. Et comme c’est la première Coupe du monde en Afrique, tous les Africains rêvent d’y participer.