La nouvelle est tombée hier, comme un couperet, sur le site d’informations pro-pédégiste « gabonews.ga » : Ali Bongo Ondimba serait déjà connu comme « le prochain chef de l’Etat gabonais », comme vous pourrez le lire sur ce lien (en espérant qu’ils ne l’auront pas modifié entre temps, auquel cas vous trouverez en pièce jointe la version originale).
L’on se demande donc à quoi vont servir le simulacre d’élections si, des dires mêmes de Laure Olga Gondjout et des journalistes de Gabonews, le futur chef de l’Etat gabonais est déjà connu ?
S’agirait-il, comme pour la présidence par intérim, de faire simplement semblant de respecter l’ordre constitutionnel, sachant que les choses sont connues d’avance dans les faits et les résultats ?
Malgré la montée au créneau de huit figures majeures de l’opposition gabonaise, face au maintien dans le gouvernement des ministres Ali Bongo Ondimba et Pierre-Claver Maganga Moussavou, la chef de l’Etat intérimaire ne semble toujours pas à mesure de faire valoir son autorité devant certains membres du gouvernement comme Ali Bongo, fils de son prédécesseur, et dont on se souviendra par ailleurs que c’est de ce dernier qu’elle tient sa nomination au Sénat. Nomination grâce à laquelle elle mène cette transition aujourd’hui. Le poids de la dette morale serait-il à ce point un fardeau qui empêcherait la chef de l’Exécutif de mettre de l’ordre dans son gouvernement, comme le réclament le peuple et ses plus nobles représentants ? Où serait-ce simplement la difficulté liée à toute décision de déchoir un collègue d’une même obédience politique. Dans tous les cas, en nous livrant cette information, Gabonews donne aux Gabonais des clés de lecture, en plus de celles contenues dans le maintien en poste du ministre de la Défense Nationale, qui leur permettront d’envisager désormais le futur sous l’angle de la continuité et du statuquo au niveau de ses plus hauts dirigeants, et ainsi les y préparer psychologiquement. À moins qu’ils en décident autrement, et par d’autres moyens, vu que le vote semble faire figure juste de simulacre pour le PDG et ses dirigeants. La distillation de ce genre d’informations ne saurait être pris comme étant le fruit d’un journalisme élémentaire, mais bien plutôt une des composantes d’une stratégie bien huilée de sensibilisation de masse. Les autres candidats à la présidence pourront, on l’espère, commencer à en tirer toutes les conséquences.