Huit candidats de l’opposition réclament la démission du gouvernement d’Ali Ben Bongo et de Pierre Claver Maganga Moussavou.
c’est une coalition qui ne dit pas son nom et qui semble préfigurer un climat politique agité lors de l’élection présidentielle du 30 août prochain au Gabon, pour la désignation du successeur d’Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin dernier après 42 ans à la tête du pays. Huit candidats à ce scrutin (qui en aligne vingt-trois) se sont donné la voix pour réclamer la démission du gouvernement d’Ali Ben Bongo, inamovible ministre de la Défense depuis dix ans et fils du défunt président, ainsi que du ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Claver Maganga Moussavou, tous deux également en compétition.
Ces appels annoncent un scrutin passionnant, où les principaux barons de la scène politique gabonaise n’entendent pas se faire de cadeau. Exprimés entre autres par Paul Mba Abessole, ancien vice-Premier ministre, ministre de la Culture, et des opposants historiques tels que Zacharie Myboto, leader de l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD), ils visent particulièrement le ministre de la Défense, qu’ils accusent de vouloir se servir de son poste pour se renseigner sur eux. En quelque sorte un mauvais jeu de la part d’un concurrent.
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« L’un de ces deux reste ministre de la Défense nationale, ce qui signifie qu’il a sous son contrôle les forces armées gabonaises et tous les services de renseignement sur la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat. C’est une situation que nous ne pouvons pas du tout accepter », a clairement dénoncé Jules Aristide Bourdès Ogouliguédé, président du Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ, opposition).
De son côté, Ali Ben Bongo reste sourd aux exigences de ses adversaires. Candidat désigné du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), le fils aîné d’Omar Bongo Ondimba semble avoir opté de rester concentré sur l’échéance du 30 août, pour mieux garantir ses chances de succès. En revanche, son collègue de l’Enseignement supérieur, Pierre Claver Maganga Moussavou, a déclaré face à la presse lundi dernier qu’il entendait démissionner le 14 août, après le baccalauréat technique.