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Gabon : Non-lieu pour les accusés du «kôhng»

Le tribunal de première instance d’Oyem vient de décider de libérer les 23 personnes qui avaient été arrêtées en octobre 2008 à Bitam pour avoir pratiqué le «kôhng», un rituel de sorcellerie qui s’apparente à un commerce de vies humaines. Après neuf mois de détention, la justice a été contrainte de libérer les accusés en raison de la subjectivité des preuves versées au dossier.

Neuf mois après la retentissante arrestation des 23 «sorciers» de Bitam, accusés de la mort de plusieurs personnes par la pratique du « kôhng », le tribunal de première instance d’Oyem vient de prononcer le non-lieu.

En octobre dernier, 23 personnes, parmi lesquelles les notables comme Ebiane Mba, Antoine Megné Mba, Raphaël Mezui M’Ovono, Joseph Bilé Mvomoro, Mba Ebome, et Anatole Nzé Effangone et même un pasteur de l’Eglise évangélique du Gabon en la personne de Minko mi-Kara, avaient été arrêtées dans la région de Bitam.

Cette interpellation faisait suite aux plaintes des populations du canton après une succession de morts suspectes, identifiées comme étant le fruit du «kôhng».

Un acte de sorcellerie qui consiste à faire mourir une personne afin de faire travailler son esprit en tant qu’esclave des commanditaires de son meurtre. Les familles des victimes avaient fait appel à des tradipraticiens afin de démasquer les responsables de ce sort.

Les recherches entamées par ces derniers, au moyen notamment de consultations mystico-spirituelles, avaient abouti à la découverte de différents objets présentés comme étant des crânes, du sang et de la graisse d’origine humaine dans les propriétés des personnes soupçonnées qui avaient été par la suite été arrêtés et présentées au parquet d’Oyem.

Neuf mois plus tard, le verdict est tombé, faisant état d’un non-lieu. Le rapport final de l’expertise médicolégale stipule que les crânes, la graisse et le sang ne seraient finalement pas d’origine humaine comme l’avaient prétendu les tradipraticiens.

Le système judiciaire étant toujours impuissant dans les affaires de sorcellerie en raison du caractère non tangible des preuves apportées, les plaignants entendaient soumettre les accusés à la justice en vertu des restes humains retrouvés à leurs domiciles.

L’article 210 du Code pénal stipule que toute personne ayant participé à une transaction qui porte sur les restes ou ossements humain, ou se serait livrée à des pratiques de sorcellerie ou charlatanisme susceptible de troubler l’ordre public ou de porter atteinte aux personnes ou à la propriété, se sera rendue coupable d’un délit.

Mais les analyses médicolégales ont fait échoué la tentative. Les accusés ont donc recouvré la liberté mais l’affaire pourrait être rouverte en cas de nouveaux éléments.

Mais il s’avère que le système judiciaire est impuissant face à ce genre d’affaires, puisque tant les preuves que les méthodes d’enquêtes relèvent de pratiques spirituelles, elles sont irrecevables pour la justice moderne.

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