Une coalition des 8 candidats à l’élection présidentielle du 30 août a décidé d’organiser une marche pacifique ce 7 août pour réclamer le départ du gouvernement des ministres en lice pour le fauteuil présidentiel. Depuis la validation des candidatures par la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) le 22 juillet dernier, les appels se multiplient pour exiger la démission des ministres-candidats, mais sont toujours restés lettre morte.
Face au silence des autorités suite aux multiples interpellations pour la démission des ministres-candidats, 8 prétendants au fauteuil présidentil qui s’étaient réuni le 27 juillet dernier pour lancer un appel commun, ont décidé d’organiser une marche pacifique aujourd’hui pour sortir les autorités de leur mutisme.
Réunis le 5 août dernier au siège de l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition), le collectif de candidats à l’élection présidentielle, menés par Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé, a dénoncé l’apathie du chef de l’Etat comme réponse aux appels lancés pour la crédibilité et la fiabilité de ce scrutin.
«Nous avons écrit, depuis une semaine, au président de la République, et au président du Conseil national de la Communication (CNC). Au président de la République, nous lui avons écrit pour demander que les choses soient faites dans la légalité et dans la sérénité en faisant en sortes que les candidats à l’élection présidentielle ne soient pas membres du gouvernement. Cela c’est quand même quelque chose que toutes personnes devrait pouvoir accepter», a expliqué Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé, le président du Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ, opposition).
La marche dite du 7 août débutera à 10H00 au quartier Rio, pour rejoinder le Palais présidentiel, où les manifestants exhorteront le chef de l’Etat, Rose Rogombé, a donner suite à leurs interpellations.
Ali Bongo Ondimba, candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a été maintenu le 22 juillet dernier au ministère de la Défense nationale, ainsi que Pierre Claver Maganga Moussavou à l’Enseignement technique.
Mais ce dernier a démissionné le 6 aout dernier à l’issue du Conseil des ministres « pour se consacrer entierement et profondement ». Selon Pierre-Claver Maganga Moussavou, il était au gouvernement uniquement pour achever avec sérénité les examens du Baccalauréat. « Après avoir présenté au Président de la République et au Conseil des ministres les résultats du Baccalauréat, j’ai décidé de démissionner de mes fonctions ».
Cette démission met en mal la posture du ministre de la Défense nationale qui reste le seul membre du gouvernement candidat à l’élection du 30 août. Le parti au pouvoir prendra-t-il le risque d’apparaitre comme un parti dépourvu d’éthique, en poussant son candidat à demeurer au gouvernement?
Le président de la République entendra-t-il l’appel du collectif des candidats à l’élection présidentielle du 30 août?
L’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD, opposition) du candidat Zacharie Myboto, avait été le premier à dénoncer la présence au gouvernement des ministres-candidats, soulignant que le gouvernement manquait alors «une occasion de prouver son impartialité dans la conduite de la transition et de l’organisation des élections».
Emmenés par l’opposant Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé (CDJ), le collectif regroupe les candidats issus de l’opposition Pierre Mamboundou (UPG), Luc Bengono Nsi (Morena), les indépendants Jean Eyéghé Ndong, André Mba Obame, Casimir Oyé Mba et Anna Claudine Ayo Assayi, ainsi que Paul Mba Abessole (RPG, majorité).