Depuis cinq jours, les habitants de Libreville connaissent une pénurie de taxis, occasionnée par des mesures répressives de la mairie contre le non paiement, par les trois quarts des propriétaires de véhicules servant de transport urbain, de la patente et de la taxe municipale comptant pour l’exercice budgétaire 2009, a constaté GABONEWS.
Usagers massés le long des artères, bagarres et bousculades – assorties de petits vols – pour emprunter les rares taxis qui circulent, telle est la scène qui s’offre, depuis cinq jours, à l’œillade de celui qui pratique la circulation urbaine de Libreville aux heures de pointe. Cette situation s’explique par une disette de véhicules de transport urbain, consécutivement au vaste mouvement de contrôle de paiement, des patentes et autres taxes municipales, enclenché par la Direction du recouvrement de la Mairie centrale de Libreville.
Sur les mobiles de cette opération de vérification, Monsieur Janvier Ngoua Ona, concomitamment Conseiller économique et financier du Maire et Directeur du recouvrement, s’explique: « Depuis janvier 2009, Monsieur le Maire de Libreville, à travers un communiqué largement diffusé, avait invité les exploitants de véhicules à usage de transport urbain à venir s’acquitter de la taxe municipale au titre de l’exercice 2009. En même temps, le Trésor public avait aussi lancé l’opération de recouvrement de la patente dont l’intégralité est reversée à la Mairie. A ce jour, nos services n’ont pu recouvrer que six cent millions de francs CFA sur les deux milliards trois cent millions que comptent les recettes annuelles internes, faute de manifestation volontaire des contribuables. Ce montant est dérisoire par rapport aux prévisions budgétaires ».
« Nous ne pouvions pas continuer à croiser les bras, d’autant qu’un long moratoire leur avait déjà été accordé. Nous estimons qu’il y a un manque de volonté qui caractérise ce retard, alors que la mairie fait face à des dépenses incompressibles», s’est désolé le Directeur du recouvrement, par ailleurs maître d’œuvre de la mesure répressive.
Approchés, certains chauffeurs de taxis se sont confiés sous le sceau de l’anonymat, en reconnaissant le bien-fondé de l’opération, sans pour autant déplorer la rigidité de celle-ci.
De leur côté, nombreux sont les usagers rencontrés qui manifestent leur mécontentement : « Nous en souffrons péniblement. Nous ne pouvons plus être dans nos lieux d’activités à l’heure indiquée, sans compter les désagréments d’autres natures que pourraient entraîner ce genre d’opération. Le contrôle en soit n’est pas mauvais, mais, il faut trouver une meilleure approche », ont-ils suggéré.
Enclenché depuis le 5 août 2009, le contrôle de paiement des patentes et taxes municipales pour l’exercice budgétaire 2009, a déjà permis à la mairie de Libreville, au moment où nous mettons cet article en ligne, d’arraisonner 734 véhicules, selon les chiffres officiels fournis par le Directeur du recouvrement.