Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a annoncé le 15 août dernier à l’ouverture de la campagne électorale, l’exclusion de six hiérarques dissidents du parti et candidats indépendants à l’élection présidentielle du 30 août. Cette annonce intervient trois semaines après la vague de démission de ces barons du parti, suite à la désignation jugée «irrégulière» du «candidat du consensus», Ali Bongo Ondimba, pour porter les couleurs du PDG à l’élection du 30 août.

Alors que tous s’affairent à briguer les suffrages des Gabonais, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a annoncé le 15 août dernier la radiation du parti des six dissidents qui se sont portés candidats indépendants à l’élection du 30 août, en violation des décisions du parti.

Lors d’une réunion tenue le 14 août dernier, le bureau politique du PDG a «constaté et pris acte des démissions formelles ou de facto du PDG» de ces six candidats, a publiquement annoncé le secrétaire général adjoint du parti, Ernest Ndassikoula.

Les six anciens hiérarques du parti concernés sont l’ex-Premier ministre, Jean Eyéghé Ndong, premier à avoir présenté sa démission le 19 juillet dernier, les ex-ministres Victoire Lasséni Duboze, Casimir Oyé Mba et André Mba Obame ; le maire adjoint de Libreville Mehdi Teale, ainsi que Marcel Robert Tchoreret, président du cercle Oméga, un parti de la majorité.

Tous ou presque avaient présenté leur démission en fustigeant la désignation «irrégulière» du candidat du parti au pouvoir à l’élection du 30 août.

Madame Lasséni-Duboze, première femme dans l’histoire du Gabon à avoir présenté sa candidature à une présidentielle, avait déjà depuis avril 2008, alors qu’elle était élue du PDG au 1er arrondissement de Libreville, annoncé sa démission en dénonçant les manœuvres politiques orchestrées par des responsables politiques du parti.

«Je me retire pour vous laisser dans la nouvelle configuration politique que vous avez choisie», avait-t-elle lancé.

La plupart de dissidents étaient des élus du PDG et perdent par la radiation du parti leurs fonctions politiques. Medhi Teale perd ainsi son poste de maire adjoint de Libreville, et les autres candidats leurs postes respectifs dans leurs circonscriptions respectives.

Le PDG a par ailleurs exclu plusieurs militants, notamment Paulette Missambo, une vice-présidente du parti et député. Soulignant «l’obligation qui incombe aux militants de soutenir le candidat investi par le parti», le PDG a indiqué qu’il est avéré que cette grande camarade soutient la candidature de son époux, Casimir Oyé Mba.

«Toutes les personnes visées (…) perdent leur mandat électif acquis en qualité de militants du PDG», déclare le communiqué, tout en menaçant de sanctions « les militants dont le soutien à un candidat opposé à celui investi par le parti aura été avéré».