Face aux enjeux historiques de la présidentielle du 30 août, plusieurs membres de la société civile, regroupés au sein du «Mouvement populaire d’appel à la candidature unique des forces du changement», ont lancé le 20 août une pétition pour obtenir l’adhésion du peuple gabonais à ce projet. Dans une interview qu’elle nous a accordée le 20 août le porte-parole du mouvement, Annie Léa Meyé, explique la pertinence de cette pétition.

Quelles sont les raisons qui vous amènent à lancer un tel mouvement ?

Les raisons sont simples, tout le peuple aspire au changement et nous ne pouvons pas aller à l’élection en ordre dispersé, ce qui se passe est qu’en ce moment la structure même de la famille est divisée. Dans une même famille chacun a son candidat, donc vous comprenez que si tous les candidats sont effectivement pour le changement et qu’ils se battent pour une cause commune qui est celle de défendre les intérêts de la population, alors il faut qu’ils comprennent que ce que la population veut c’est un candidat unique derrière lequel il va s’aligner.

Avez-vous saisi les candidats pour partager l’impératif de la candidature unique ?

C’est pas à nous de contacter les candidats! Nous sommes un mouvement populaire, c’est aux candidats de comprendre l’appel des populations. S’ils comprennent l’appel des populations, ils viendront vers nous. Il y a certains acteurs politiques qui sont déjà passés, il y a des leaders politiques aussi qui sont déjà passés et qui veulent véritablement qu’il y ait une candidature unique. Nous ne voulons pas que l’on nous appelle le soir du 30 pour nous demander de venir revendiquer une hypothétique victoire. Nous ne descendrons pas dans la rue pour n’importe quelle raison, nous ne descendrons pas dans la rue. Nous disons, nous devons préparer la victoire maintenant, nous sommes prêts pour cela mais avec un seul candidat.

La population est-elle favorable à votre appel ?

Nous enregistrons une très, très forte mobilisation, nous avons déjà dépassé trois milles (3000) signatures rien que depuis notre arrivée ce matin au rond point de la démocratie. Nous avons aussi des gents qui prennent des signatures à l’intérieur, à Oyem, à Port-Gentil, à Franceville pour nous. Je crois que si nous continuons le mouvement jusqu’à dimanche on pourra tranquillement atteindre les six milles (6000) à sept milles (7000) signatures.

Une fois la pétition signée, comment provoquer la candidature unique des forces du changement ?

Nous avons invité tous les signataires à la pétition le 22 août pour venir nous rejoindre ici à la place de la cité de la démocratie. Nous allons faire une chaîne humaine qui va s’étendre dans tous les quartiers pour que les candidats comprennent que la population est décidée. Nous voulons un seul candidat, nous sommes résolument engagés dans le changement ! Nous sommes résolument engagés à sauver le peuple ! Nous sommes résolument engagés à sauver la démocratie et la république parce qu’on ne veut pas être entraîné dans un système monarchique et pour cela nous irons jusqu’au bout s’il le faut.

Les Gabonais sont-ils prêts à vous suivre jusqu’au bout ? Ne sont-ils pas libres de voter pour le PDG ?

Je dis à touts les Gabonais, toutes les Gabonaises, tous mes frères, mes sœurs, mes papas et mes mamans de venir s’unir avec nous pour que nous lancions ensemble cet appel solennelle. Toutes ces personnes doivent savoir une fois pour toute que nos leaders qui font preuve d’égoïsme au lieu de penser à nous, qui parle pour nous sans penser à nous, que c’est nous qui sommes souverains. Nous sommes les seuls détenteurs du pouvoir et nous le donnons à qui nous voulons. Et ce que nous leur disons c’est que pour qu’on le leur