L’Observatoire national de la démocratie (OND) se serait vu interdire le déploiement de ses observateurs à travers les 2801 bureaux de vote sur l’étendue du territoire national pour surveiller la fiabilité et la transparence de l’élection présidentielle du 30 août. Cette décision qui tombe à la veille du scrutin, renforce un peu plus le «black-out» sur les élections dénoncées par plusieurs candidats et par la presse internationale.
© gaboneco ; Les observateurs de l’OND ont été interdits dans les bureaux de vote pour la présidentielle du 30 août 2009
Aucun observateur de l’Observatoire national de la démocratie (OND) ne sera finalement présent dans les bureaux de vote le 30 août prochain pour surveiller le déroulement de l’élection présidentielle.
Alors que l’OND venait de former les 26 et 27 août derniers 200 observateurs prêts à être déployés sur le terrain, une décision vient de tomber, à la veille du scrutin, pour interdire l’accès de ses agents aux bureaux de vote.
«Nous sommes étonnés, et vraiment étonnés et écœurés. Nous avons écrit depuis le 28 juillet avant même que le processus ne soit déclenché pour demander une accréditation à la prochaine élection présidentielle qui n’avait pas encore été fixée», a expliqué le président de l’OND, Dieudonné Minlama-Mintogo.
«Nous les avons formé pour qu’ils puissent participer à cet exercice, qu’ils puissent aller regarder ce qui se passe. Nous ne sommes pas venus comme un cheveu dans la soupe, c’est de l’aide publique», poursuit le président de l’observatoire.
«A un jour de l’élection, on nous annonce, même pas par écrit mais par un coup de fil de façon totalement dégradante, que les Gabonais que nous sommes ne peuvent pas, ne doivent pas assister à l’élection !», fustige monsieur Minlama-Mintogo.
«Nous sommes déçus, nous sommes désolés, nous sommes frustrés», déplore-t-il encore.
Cette frustration n’est pas la seule enregistrée par l’OND. Certaines sources affirment que les raisons de l’échec de cette organisation seraient également liées au non paiement des frais de mission des observateurs formés pour le terrain.
Pour mener à bien les objectifs qu’il s’était fixé, l’Observatoire avait besoin de financements, pour lesquels certains organismes internationaux s’étaient portés garants. Les ressources allouées par ces organismes devaient servir à la formation de 3 000 observateurs et aux frais de missions journaliers de ceux-ci.
Mais les fonds ont manqué pour mener à bien la mission. «Nous n’avons pas reçu nos perdiems. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles tout est annulé. Il n’y plus d’argent pour continuer alors qu’il y avait un budget pour toute l’opération», a estimé un observateur.
«On nous a simplement dit que tout était annulé, sans explications», a-t-il enfin confié.
L’annulation à la veille du scrutin de cette «garde» de la société civile pour contrer la fraude électorale ajoute une «once d’obscurité» sur le vote du 30 août qui cristallise déjà les inquiétudes d’une bonne partie de la classe politique nationale.