Depuis 48 heures , Libreville ploie sous le poids d’une masse d’informations diffusées par un canal inédit, le SMS ou texto, soit pour donner les tendances des résultats soit pour appeler les militants de tel camp ou de tel autre à rester vigilants pour protéger le résultat de leurs candidats.
© gaboneco ; Le SMS de Zain niant toute implication dans les messages qui inondent ses abonnés depuis le vote du 30 août 2009
«On na corronpu ls armé en leur donan ds som dargen entr 75000 É 200mil. on ls a osi promi ds grade. faite suivr»
«S’il vous plait suivé attentivement le depouillemen pr k tou c passe bi1 ! ls gabonais veul ls vrais rsultat ; ns meton engard ls otorité gabonaise»
«Ceci es 1 sos ls militèr veulent voler les procè verbo a l’UPG a awendjé fait s8vr le sms dns tou l gabon !»
Voici un petit échantillon des SMS qui circulent sur les téléphones portables à un rythme effréné, en moyenne 2 à 3 par quart d’heure, depuis la fin du scrutin. L’invasion de ces messages qui diffusent des informations, des plus saugrenues aux plus plausibles, instaure lentement le règne de l’intox au fur et à mesure que s’égrènent les minutes qui nous séparent de la proclamation des résultats.
Le SMS ou texto a été, au cours de cette élection, l’un des moyens les plus utilisés pour passer les informations et mobiliser l’électorat tant convoité par les différents candidats. Dès l’ouverture de la campagne, les messages en faveur du candidat du PDG et tout simplement signés «Ali», ont inondé les réseaux en appelant les Gabonais à soutenir sa candidature.
«Tu as des idées, j’ai des idées, mettons les ensemble pour un avenir en confiance. Es-tu avec moi ? Ali», ce message, envoyé via le numéro serveur de Zain par le +797, a inauguré vraisemblablement l’entrée de SMS dans la communication politique au cours de cette élection.
Par la suite de nombreux messages ont emboîté le pas à l’appel du +797 pour exploiter au maximum le potentiel de ce mode de communication. Mais très vite les premiers dérapages sont apparus : Ces messages ont quitté le champ de la conscientisation pour répandre insultes et menaces sur le réseau. Au point que la maison de téléphonie mobile Zain a été obligée d’attirer l’attention de ses abonnés en précisant qu’elle n’est nullement «responsable de l’envoi de SMS relatifs à l’élection présidentielle et met en garde leurs auteurs des poursuites judiciaires qui en découleraient».
Le 5 août dernier, l’Agence de régulation des télécommunications (ARTEL) avait exhorté les opérateurs de téléphonie mobile et les fournisseurs d’accès à Internet à mettre en place des systèmes de surveillance et de contrôle des messages téléphoniques et internet. Malgré cette mise en garde, les SMS ont été surexploités tout au long de la campagne et, par voie de conséquence, se terminent en un raz-de-marée sur les réseaux de téléphonie mobile depuis la clôture du vote et la publication des tendances des résultats par les trois candidats qui se bousculent au portillon de la présidence.
Durant le scrutin, de nombreux représentants de différents candidats ont utilisé ce moyen comme un filet de sécurité contre la fraude, en communiquant directement les résultats à leur quartier général. Le « candidat de l’interposition » avait d’ailleurs demandé aux Gabonais d’envoyer les résultats «après dépouillement par SMS» à douze médias nationaux et internationaux dont il avait communiqué les numéros de téléphone portable.
Plus l’heure de la publication des résultats approche, plus les SMS déferlent sur les réseaux, entremêlant information et désinformation, si bien que «l’intox» s’impose peu à peu sur l’information.