L’émetteur de la chaîne de télévision panafricaine Go Africa, prolongement continental de TV+ appartenant à André Mba Obame, a été victime d’une attaque armée dans la nuit du 1er au 2 septembre. L’émetteur a été détruit et des balles perdues ont touché des appartements d’habitation dans l’immeuble qui abrite la chaîne.
© F.B/TV+ ; L’émetteur de Go Africa criblé de balles ce 2 septembre 2009 à Libreville
Les bureaux de Libreville de la chaîne de télévision Go Africa, le prolongement panafricain de TV+, ont été attaqués à l’arme automatique cette nuit aux alentours de 03H00 par des hommes en civil à bord d’un 4X4 banalisé.
Ceux qui ont pris d’assaut les bureaux de cette télévision logés dans un immeuble sis au quartier Haut de Gué Gué, à Libreville, visaient principalement l’émetteur situé sur le toit de l’immeuble et facilement reprérable en raison de la bâche bleu qui le recouvrait. La remontée satellite de l’émetteur a été détruite par les balles, rendant le système inopérationnel.
Des balles perdues ont également touché des appartements d’habitations situés dans l’immeuble. Une balle a percée la baie vitrée d’un des appartements pour se loger dans un des murs du salon. Prise de panique, la famille occupant l’appartement s’est réfugié au rez-de-chaussée de l’immeuble en attendant la fin des coups de feu.
La chaîne panafricaine Go Africa est un prolongement de TV+, la chaîne nationale appartenant à André Mba Obame, l’un des trois favoris à l’élection présidentielle du 30 août dont les résultats doivent être donnés ce soir à partir de 18H00.
Le jour du vote, le signal de TV+ avait été interrompu et la chaîne n’est toujours pas revenue sur l’étendue du territoire national. Peu avant cette coupure, le présdient du CNC s’était rendu en personne au siège de cette chaîne pour donner un avertissement à TV+.
La télévision avait diffusé un film d’archive montrant le défunt président Omar Bongo à l’émission «Le Débat» lors de la présidentielle 2005. Dans l’extrait concerné, Omar Bongo Ondimba répond à une question du journaliste Jean Clair Total Békalé sur la plausibilité d’un dauphin ou d’un successeur. Omar Bongo répond, schématiquement, qu’il n’a jamais désigné un successeur et que le Gabon n’est pas une monarchie.
Le président du CNC a expliqué qu’il s’agissait là de propagande politique, alors que, selon le code électoral, la campagne électorale devrait s’achever la veille à minuit. Durant sa croisade électorale, l’ex-ministre de l’Intérieur avait, à maintes reprises, annoncé que ses adversaires politiques préconisaient de couper sa télévision le jour du scrutin.