Un rapt électoral est-il en cours au Gabon ? C’est en tout cas ce qu’affirment deux candidats, Pierre Mamboundou et André Mba Obame, donnés par certaines sources locales comme les mieux placés dans la course finale à la présidence.
Depuis hier soir, Mamboundou et Obame multiplient les cris d’alarme et affirment que le camp d’Ali Bongo, en complicité avec des milieux français, tente de falsifier les résultats et de les inverser. Au final, la Commission électorale devrait annoncer, cet après-midi ou ce soir, l’élection d’Ali Bongo à la tête de l’État, avec un peu plus de 39 % des voix.
Si ce scénario se confirme, il pourrait être lourd de conséquences.
Soit Ali Bongo a effectivement réussi son pari et terminé en tête de la course présidentielle. Dans ce cas, l’opposant Pierre Mamboundou et l’ex-ministre André Mba Obame vont être totalement décrédibilisés. Ayant tous deux revendiqué la victoire dès dimanche soir, ils apparaîtront comme des opportunistes qui ont tenté de jouer la carte de l’anti-Bonguisme.
La France bouc emissaire ?
Soit le fils du président défunt aura réussi un tour de passe-passe électoral et volé la victoire à l’un de ses deux principaux opposants. Dans ce cas, la Commission électorale qui se sera prêtée à cette manœuvre sera décrédibilisée, ainsi que tout le processus politique gabonais. La France, déjà (à tort ou à raison) montrée du doigt, deviendra le bouc émissaire et devra affronter les critiques des opposants.
Quel que soit le résultat final, une conséquence encore plus dramatique doit être envisagée. Depuis cette nuit, la colère gronde dans le camp anti-Bongo et les appels à l’insurrection commencent à se multiplier. Des menaces sans équivoque ont été lancées contre la France et ses intérêts au Gabon. Le bureau de l’AFP (agence France-Presse) constituerait l’une des cibles des plus virulents, qui reprochent à l’agence de faire le jeu du camp Bongo.
L’envoi de SMS suspendu pour deux jours
Des médias locaux sont toujours censurés ; les frontières (sauf aériennes) sont fermées jusqu’à jeudi et l’envoi de SMS a été suspendu mardi soir pour deux jours.
Des mouvements de troupe ont été signalés dans Libreville et Port-Gentil. Le pouvoir gabonais est donc conscient de la volatilité de la situation et déploie des troupes pour éviter des heurts majeurs. A moins que ces soldats, comme l’affirme l’opposition, ne soient prêt à passer à l’action contre les partisans d’Obame et Mamoundou, dès l’annonce officielle des résultats.
Si la france fait passé le Nigerian Ali à la tête de ce pays, je tuerai tous les militants (PDG), cette nuit .