Les résultats officiels de la présidentielle de dimanche dernier devraient être rendus publics aujourd’hui. Tout va se jouer à la Commission électorale, c’est à dire entre une quarantaine de personnes. Les débats s’annoncent très animés. La Commission électorale a déjà fait savoir qu’il ne fallait attendre aucun résultat avant 18h et que cette séance pourrait même se prolonger bien après minuit.

Le verdict des urnes sera vraisemblablement connu ce jour.

La séance plénière de la Commission électorale sera houleuse, pronostique un familier du palais présidentiel. Ce matin, les membres de la Commission qui représentent les trois principaux candidats, vont arriver avec leurs propres résultats pour les confronter avec ceux de la Commission électorale.

Avant 2006, les candidats étaient un peu démunis car ils n’avaient pas de documents officiels à leur disposition. Mais cette fois-ci, ils vont débarquer avec des munitions. Depuis la réforme du code électoral, tous les candidats ont droit à une copie des procès verbaux des trois mille bureaux de vote du pays.

A priori, il est plus difficile de frauder aujourd’hui qu’avant 2006. Mais l’opposition a deux hantises. Les bureaux fantômes, ces bureaux de vote qui n’existent pas, mais dont les procès verbaux parviennent à la Commission comme par enchantement. Et les faux procès verbaux. Le camp Mba Obame affirme que les présidents de bureaux de vote ont été convoqués, mardi, chez les gouverneurs, pour signer de nouveaux procès verbaux.

Jean Eyéghé Ndong, ancien Premier ministre gabonais

« Je crains la fraude, comme beaucoup de Gabonais. J’ai appris que les membres des bureaux de vote sont convoqués au gouvernorat de l’Estuaire, pour aller signer les procès verbaux. C’est surprenant, car les procès verbaux sont signés au sortir du dépouillement. Comment peut-on, signer les procès verbaux 48 heures après le vote. De quels procès verbaux s’agit-il ?»

02/09/2009 par Christophe Boisbouvier

Au terme de leur plénière, les quarante membres de la Commission électorale doivent adopter les résultats, puis les faire lire par le ministre de l’Intérieur. Y aura-t-il des pressions sur certains membres de la Commission ? Mercredi, le président de cette instance, le magistrat René Aboghé Ella, va devoir faire la preuve de son indépendance.
Jean François Ndongou, ministre gabonais de l’Intérieur

« …Mon devoir est d’annoncer de façon officielle les résultats. Le ministère est chargé d’organiser le processus électoral, mais le scrutin est géré par une commission autonome. C’est cette commission, qui reçoit les PV, les centralise et invite le ministre de l’Intérieur à annoncer les résultats de l’élection qui sont ensuite proclamés par la Cour constitutionnelle…»