Libreville, 3 septembre (GABONEWS) – Fini le suspens, le porte-étendard de la majorité, Ali Bongo Ondimba, a remporté ce jeudi la présidentielle de fin août, à tour unique, avec 41, 73 % des suffrages devant 17 autres candidats.
Actualité du :03/09/2009
Ces résultats globaux provisoires, annoncés en direct à la télévision nationale par le Ministre de l’Intérieur, Jean – François Ndongou, en présence des membres du Bureau de la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP), place, avec un système de majorité relative, Ali Bongo Ondimba , 50 ans, au pinacle.
Le fils du défunt président Omar Bongo Ondimba qui affirmait en campagne électorale qu’ « il n’était pas impressionné par le palais Présidentiel pour y avoir grandi », a distancé son « frère » André Mba Obame.
L’ex-ministre de l’Intérieur, en rupture de ban avec le parti au pouvoir, candidat indépendant pointe en seconde position avec 25, 28 % et, sur cette lancée, a ravi d’une courte tête le statut de leader de l’opposition à Pierre Mamboundou.
L’« éternelle second » de la présidentielle depuis 1998 et 2005 porteur, lors de l’élection anticipée de dimanche dernier, des couleurs de l’Alliance pour le Changement et la Restauration (ACR), a affiché 25, 22% .
SCORES CONFIDENTIELS
L’ancien baron du régime d’Omar Bongo Ondimba, chef de l’Union Gabonaise pour la Démocratie et le Développement(UGDD), Zacharie Myboto, 3, 39 % a fermé le carré.
Des scores qualifiés de « confidentiels » ont été réalisés par les autres prétendants à la fonction présidentielle aux profils divers et avariés.
On y trouvait des anciens ministres, responsables d’ONG, de confessions religieuses et des universitaires.
Dans cette « foultitude » comme le relevait avant la campagne le quotidien l’Union, figure l’indépendant Casimir Oyé Mba.
L’ancien premier–ministre, en dépit de son retrait « tardif » de la course a vu, se porter sur son nom, un certain nombre de suffrages, in fine, pris en compte par la Commission électorale.
Les voix recueillies par des femmes restées en lice, Yvette Ngwévilo Rékangal et Victoire Lasseny–Duboze, n’avoisinent pas le pourcentage.
Avant le verdict des urnes, madame Duboze qui a pris ses distances avec le Parti Démocratique Gabonais, avait reconnu sa défaite et félicité le président élu.
Tirant sans doute les enseignements de sa campagne de proximité dans les 9 provinces, elle a annoncé en début de semaine la création d’un « Mouvement de l’Espoir ».
« PAIX, DEVELOPPEMENT ET PARTAGE »
Sitôt sa victoire annoncée, Ali Bongo Ondimba s’est rendu au quartier Général du PDG, à Gabon-Expo, sur le bord de mer à Libreville pour y fêter ce succès.
«Je suis, je serai le président de tous les Gabonais, sans exclusive », a –t-il déclaré en reprenant les grands axes de son propos de campagne où celui qui était encore en quête des suffrages de ses compatriotes avait décliné son offre par « la paix, le développement et le partage ».
Avant la validation de son élection par la Cour Constitutionnelle, l’institution attend d’éventuels recours dans le cadre du contentieux électoral.
Les récriminations ne devraient pas manquer à la lumière de la posture adoptée par deux des candidats, André Mba Obame et Pierre Mamboundou.
Ils avaient, dans des déclarations matinales, respectivement revendiqué la « victoire » fort des tendances enregistrés dans leurs « bastions », le Woleu-Ntem, la Nyanga, et l’Ogooué-Maritime voire dans le Moyen-Ogooué.
Sur le terrain, des violences ont éclaté à Port-Gentil, poumon économique, où après avoir forcé la porte de la prison, des détenus se sont mêlés à des manifestants contestant le verdict des urnes.
Un « jeudi noir » caractérisé dans la deuxième ville du Gabon par l’incendie du Consulat de France suivi des pillages du marché de Grand village et de commerces qui sont tenus par des ressortissants libanais .
Avant ces évènements, le directoire de campagne d’Ali Bongo Ondimba, à travers un communiqué invitait les candidats de l’opposition à « prendre en considération le système de vote auquel ils ont accepté de se soumettre en y prenant part : celui d’une élection à la majorité relative à un tour (…) Dans un tel mode de scrutin à un tour, c’est celui qui a le plus de voix sur l’ensemble du territoire gabonais qui gagne et non pas celui qui gagne seulement dans son fief, sa ville ou sa région ».
« Ainsi, il suffit pour le candidat ALI’9 d’arriver en seconde position dans le Nord comme dans le Sud, et que les autres régions lui donnent une majorité pour qu’il soit, et c’est logique, le candidat élu. Les mathématiques de la démocratie, c’est la loi du plus grand nombre dans le cas d’espèce », ont conclu les partisans du nouvel élu.