LIBREVILLE (AGP) – Personnage à part de la scène politique gabonaise, que ses adversaires disaient volontiers impopulaire, l’ancien ministre de la Défense, Ali Bongo Ondimba, 50 ans, aura marqué la campagne présidentielle gabonaise par ses discours enflammés et soutenus par des arguments concrets.
Il a connu une consécration lors de son passage à l’émission ’’Débat’’ en étant invité à débattre devant les caméras de télévision de la RTG 1 sur ce qu’il entendait faire du Gabon. Exercice réussi, selon ses fans et même ses détracteurs.
Avec un premier objectif: redistribution des richesses du sous-sol à tous. Ali Bongo Ondimba s’est imposé durant deux semaines comme l’un des principaux rivaux de Pierre Mamboundou et de son ami d’enfance André Mba Obame, qui rêvait de présider le Gabon. Durant la campagne électorale, il y a présenté un programme destiné à doper l’économie du pays.
Son credo: paix, développement, partage. Son plan ? Transformer le Gabon en pays émergent en Afrique centrale, où chaque Gabonais aura un logement décent et pourra se prendre lui-même en charge. ’’L’argent n’est pas un problème’’, souligne Ali Bongo. ’’Le problème réside plutôt dans la gestion des fonds’’, explique-t-il. ’’Ali Bongo a montré sa capacité à gérer lors de son passage au ministère de la Défense. Il a réalisé plusieurs projets qui puissent justifier son arrivée à la présidence’’, soutient un de ses proches.
A 50 ans, Ali’9, en référence à la fois au scrutin de 2009 et à l’homme ’’neuf’’, semble avoir le physique de l’emploi aux yeux de ses concitoyens, particulièrement les jeunes qui sont de plus en plus nombreux à l’apprécier. Dans les quartiers, on l’appelle le candidat des jeunes. Sa stature imposante symbolise l’autorité d’un docteur en droit dont il est de formation. Son visage rond lui donne un air rassurant et sérieux.
Mais qui est le nouveau chef de l’Etat?
Fils de Patience Dabany, la Diva de la musique gabonaise, Ali Bongo avait dans sa jeunesse été tenté par une carrière musicale, avec un album à son actif, ’’A Brand New Man’’, produit en 1997 par l’ex-manageur de James Brown, Charles Bobitt. Sur le podium de la campagne, il a su démontrer le talent d’un rappeur lors de ses sorties qui drainaient des milliers et de milliers de jeunes.
Né Alain Bernard Bongo un certain 9 février de 1959 à Brazzaville (Congo), où son père Omar Bongo Ondimba effectuait son service militaire dans l’armée française, Ali n’a que 29 ans lorsque son père Omar Bongo lui offre le ministère des Affaires étrangères. Mais deux ans plus tard, il est contraint de démissionner. La Constitution de juin 1991 impose d’avoir au moins 35 ans pour exercer une fonction ministérielle.
Jusqu’en 1989, il est représentant personnel puis haut représentant personnel de son père, qui a créé le Parti démocratique gabonais (PDG) lequel l’a investi candidat pour la présidentielle qu’il a remporté avec un score de 41,73 % de suffrages exprimés, selon les résultats officiels provisoires proclamés jeudi par le ministre de l’Intérieur Jean François Ndongou.
En 1990, Ali Bongo se présente à la députation à Bongoville dans le Haut-Ogooué et est élu un mandat, qui lui sera renouvelé à chaque élection législative. Son retour au gouvernement se fait en 1999, où il est nommé ministre de la Défense, un portefeuille qu’il a conservé pendant 10 ans.
Se constituant un important carnet d’adresses et des relations étroites dans le monde arabe et aux Etats-Unis, Ali Bongo se convertit à l’islam dans les années 1970, d’où le nom d’Ali.
Vice-président du PDG, Ali Bongo a été désigné par le parti. Ce qui a provoqué le départ de nombreux ténors du PDG, mécontents de n’avoir pas été choisis et qui se sont tous présentés à ce scrutin avant de fondre dans des alliances aux colorations ethniques.
Persuadé qu’il mènera une mission très difficile, le nouveau chef de l’Etat a promis d’être ’’le président de tous les Gabonais sans exclusivité’’, a-t-il déclaré jeudi peu après l’annonce de son élection, que deux autres candidats affirmaient avoir remportée depuis dimanche. Ali Bongo a également promis de ’’favoriser un développement accru et progressif du pays’’.
C’est de son union avec Annick Aubierge Lafitte qu’Ali Bongo voit naître sa fille, Malika, aujourd’hui, âgée de 28 ans. Ali Bongo épouse en secondes noces Sylvia Valentin. De cette union naissent Nouredine et Jalil. La famille s’élargit par la suite avec Bilal, un troisième garçon adopté du Maroc.