Des petits groupes mobiles ont continué à frapper dans la ville de Port-Gentil dans l’après-midi du vendredi 4 septembre. Le commissariat de police du quartier Le Château a été attaqué et des commerces ont été pillés dans les quartiers périphériques de cette ville, alors que le gouvernement a annoncé depuis hier une série de mesures sécuritaires.
© Ndenguino Hans/AFP – Scènes de guerre et de pillage à Port-Gentil
Les violences continuent de manière sporadique à Port-Gentil, la capitale économique du Gabon située dans la province de l’Ogooué-Maritime. Cet après-midi, des manifestants ont attaqué un commissariat situé au quartier Le Château. La manœuvre visait à libérer ceux des leurs qui s’y trouvaient en garde à vue depuis la veille.
Le bâtiment d’un étage abritant le commissariat a été sauvé des flammes in extremis par les pompiers. Ses portes et fenêtres ont toutefois été défoncées et les détenus libérés. Les manifestants se sont ensuite éparpillés et, en fin d’après-midi, des pillages ont été enregistrés dans le quartier Ngadi situé entre le 1er et le 2e arrondissement de la ville.
Divers commerces appartenant à des Libanais et autres expatriés ont également été mis à sac avant que les forces dirigées par le Poste de commandement mixte n’interviennent et ne dispersent les détrousseurs à coups de grenades lacrymogènes.
Le correspondant de Gaboneco.com a noté que ces émeutiers pouvaient être évalués à deux centaines de personnes réparties en petits groupes mobiles. Certains sont, semble-t-il, en possession d’armes à feu et on dénombre au moins deux morts parmi les manifestants. Les forces de l’ordre compteraient aussi des blessés dans leur rangs.
Alors que le couvre-feu décrété battait son plein, le foyer Roger Buttin appartenant à la compagnie pétrolière Total Gabon a été incendié aux environs de 21 h 30 (heure locale). Ce complexe abritait les meilleures infrastructures sportives et culturelles de la capitale économique.
Jean-François Ndongou, le ministre de l’Intérieur et de la Défense, a donné une conférence de presse dans l’après-midi du vendredi 4 septembre au cours de laquelle il a annoncé une série de mesures et souligné qu’il « fera appliquer la loi dans toute sa rigueur ».
Le ministre de l’Intérieur et de la Défense a également fait état du déploiement, à ce jour, de 30% seulement des forces de défense et de sécurité sur les deux principales villes du pays qui sont actuellement le théâtre de ces violences. Il a spécifié que le Gabon n’est «pas en état de siège» non sans expliquer que sa «capacité opérationnelle est suffisante pour accomplir sa mission régalienne.»
Le Conseil des ministres a décidé, le 3 septembre d’«un renforcement des mesures de sécurité sur toute l’étendue du territoire» dont la toute première est le couvre-feu instauré le même jour à Port-Gentil tous les jours de 20 h 00 à 06 h 00 locales (19 h 00-05 h 00 GMT). Cette disposition restera en vigueur «jusqu’à nouvel ordre.»