Casimir Oyé Mba, ancien Premier ministre, ministre du Pétrole dans le précédent gouvernement et candidat malheureux à la présidentielle du 30 août au Gabon, a procédé, ce dimanche 6 septembre, à un appel pour la fin des violences qui ont éclaté à l’annonce de l’élection d’Ali Bongo. Publication in extenso de cette première déclaration publique de Oyé Mba depuis le 30 août.
© D.R. – Casimir Oyé Mba, ancien Premier ministre et ministre d’Etat en charge des Mines jusqu’au 22 juillet 2009
Déclaration de M. Casimir Oyé Mba
Gabonais, Gabonaises, mes chers compatriotes,
A la veille du scrutin du 30 août 2009, j’avais dû prendre la difficile décision de me retirer de la course à l’élection présidentielle.
Cette décision tardive a troublé et perturbé l’opinion, notamment mes propres partisans.
A cours de la campagne, outre les craintes suscitées par le calamiteux processus électoral engagé et, du reste, largement dénoncé, je sentais déjà monter parmi nos compatriotes des tensions et crispations lourdes de menaces.
L’annonce des résultats de l’élection, qui est en réalité un coup de force électoral, est venue malheureusement confirmer les appréhensions de nombreux gabonais qui espéraient un réel changement, enclenchant ainsi un enchaînement de réactions violentes de profondes déception, peu surprenantes et, somme toute, compréhensibles.
Ces violences ont été observées à Libreville et surtout à Port-Gentil où l’on compte déjà des morts et d’importants dégâts matériels, en dépit du couvre-feu décidé par les autorités. Je déplore naturellement ces violences et ces disparitions et exprime ma compassion aux familles des victimes.
Ces évènements ne présagent pas d’un avenir serein pour notre pays. Devons-nous et pouvons-nous nous contenter d’observer, de laisser le cours des choses se poursuivre tout seul vers une issue pleine d’incertitudes et de dangers ? A mon sens, non.
C’est pourquoi, j’ai estimé ne pas pouvoir garder le silence face à ce drame. En effet, préoccupé par l’extrême gravité de cette situation et soucieux de la restauration de la paix entre les Gabonais, j’en appelle solennellement à tous les acteurs majeurs de la vie politique nationale afin que nous trouvions ensemble une issue rapide et bénéfique pour tous, en ayant en vue l’intérêt supérieur de notre pays.
Que Dieu bénisse la Gabon.