Libreville, 9 septembre (GABONEWS) – Dans une interview qu’il a récemment accordée à la Radio Télévision Gabonaise (RTG 2), en sa qualité de porte-parole du gouvernement, Réné Ndemezo a déclaré que toute la lumière sera faite sur les événements de Port-Gentil et que tous les auteurs, leurs complices et commanditaires seront poursuivis judiciairement.
Actualité du :09/09/2009
Interview intégrale.
RTG2 : Après le scrutin du 30 août dernier, un certain nombre de préoccupations politiques sont mises sur la place publique, notamment par l’Opposition. Déjà, l’opposition parle de recompter les voix en ce qui concerne cette élection présidentielle. Le gouvernement a-t-il pris acte de cet état de chose et qu’en dit-il par rapport à ces déclarations ?
Réné Ndemezo : Effectivement à l’occasion du conseil interministériel d’aujourd’hui, nous sommes revenus sur la réunion d’un certain nombre de candidats battus lors de la dernière élection présidentielle, qui se sont rassemblés à certains endroits hier pour faire une déclaration, au cours de laquelle ils ont évoqué, en particulier, ce qu’ils estiment être le devoir de la CENAP , de procéder à nouveau au comptage des voix à l’occasion des élections présidentielle du 30 août dernier.
Nous pensons que le dossier ne se trouve plus à la CENAP, qui a fait son travail. La CENAP et le ministère de l’Intérieur ont annoncé les résultats de l’élection et conformément à la Constitution et au code électoral.
Le dossier se trouve aujourd’hui entre les mains de la Cour Constitutionnelle, qui a déjà proclamé les résultats et qui dans sa proclamation en se référant à la Constitution et à toutes les dispositions légales, a dit que les voies de recours étaient ouvertes pour les candidats qui estimaient être lésés.
Par conséquent s’il y a un ou plusieurs candidats qui s’estiment lésés dans l’annonce des résultats puis la proclamation de ces résultats par la Cour Constitutionnelle, les dispositions légales, en la matière, prévoient que ces candidats peuvent introduire un recours auprès de la Cours Constitutionnelle.
Il n’y a pas besoin que les candidats se retrouvent pour une réunion à ce sujet, puisque se sont des dispositions parfaitement légales prévues par la loi. C’est pour cela que le gouvernement, au cours de sa réunion d’aujourd’hui, s’est étonné de voir les candidats battus lors de la dernière élection présidentielle, une quinzaine d’entre eux, se rassembler pour enfin de compte, poser un problème qui est parfaitement inscrit dans notre Constitution et au niveau des dispositions légales.
Donc est-ce que la Cour Constitutionnelle en examinant les éventuels recours, décidera de procéder à un nouveau comptage ? C’est du domaine de la Cour.
Autre préoccupation, au sortir de cette élection présidentielle, il s’agit des émeutes de Port-Gentil, les chiffres officiels avancés par le gouvernement c’est trois morts, or l’opposition dément catégoriquement ces chiffres et dit qu’il y aurait près de 40 morts, le gouvernement a-t-il une réaction par rapport à cet état de chose ?
Ce que le gouvernement tient d’abord à souligner, c’est qu’il n’y a eu absolument aucun mort du fait de l’intervention des forces de sécurité. Il y a eu à ce jour, trois morts du côté à Port-Gentil et aucun de ces décès n’est lié à l’intervention des forces de sécurités.
Il y a une personne qui est morte parce qu’une vitre s’étant cassée a sectionné son cou et en perdant du sang, cette personne a perdu la vie. Il y a une deuxième victime qui est morte d’un calibre douze, qui a été le fait d’une réaction d’un des commerçants par rapport aux pillards.
Et puis, il y a une personne qui a été trouvée morte dans un ravin, probablement à l’issue des échauffourées. Mais, il n’y a absolument aucun mort lié à l’intervention des forces de sécurités. Il n’existe aucun exemple qui peut être prouvé selon lequel les forces de sécurité auraient ouvert le feu sur qui que ce soit..
Donc à notre connaissance, aujourd’hui, il n’y a que trois morts. Si l’opposition parle de plusieurs morts, il faut qu’elle en apporte les preuves. Il n’y a aucune preuve. Maintenant, dire qu’il y aurait une quarantaine de morts, comme l’aurait prétendu une radio internationale, ça c’est du domaine de l’affabulation.
C’est de la pure affabulation et en tout état de cause, pour cela est-ce qu’il faut une enquête internationale ? Nous pensons que dans la situation actuelle, le gouvernement fait son travail. Une mission dépêchée par le Premier ministre et conduite par le ministre de l’Intérieur et de la Défense s’est rendue sur le terrain à Port-Gentil.
Une autre mission va aller sur le terrain, cette fois-ci une mission d’experts pour évaluer les dégâts et voir les mesures qui pourraient être envisagées par le Gouvernement. Nous pensons qu’en l’état actuel de la situation, le gouvernement maîtrisant parfaitement la situation, le travail doit continuer à être fait sur le plan intérieur de notre pays.
Donc il n’y a pas de situation qui nécessite, pour l’instant, une intervention internationale en termes d’enquêtes. Il n’y a aucune difficulté particulière au niveau du gouvernement à ce jour, pour mener les enquêtes qu’il faut.
Je voudrais également dire qu’il faut absolument et le gouvernement tient à le dire, tous ceux qui ont été, soit les auteurs de ces faits, soit les complices, soit les commanditaires, s’attendent à répondre de leurs actes devant les services compétents.
Il n’est pas normal que l’on puisse dévaster une aussi belle ville que Port-Gentil ou tout autre ville de notre pays. Donc, tous ceux qui ont lancé des mots d’ordre dans le sens d’amener les émeutiers à s’en prendre aux biens d’autrui doivent savoir qu’ils auront à répondre de leurs actes devant les tribunaux dès l’instant que les preuves seront établies qu’ils sont responsables de ces actes-là.
Ce qu’il y a lieu de dire, c’est que nous nous situons au niveau du gouvernement, dans une perspective postélectorale. Nous pensons que les élections sont terminées et qu’en attendant bien sûr que d’éventuelles recours soient introduites par tel ou tel candidat devant la Cour Constitutionnelle, le gouvernement, lui se situe déjà dans l’optique de travailler sur le programme qui a été celui du candidat présenté par le Parti Démocratique Gabonais (PDG) qui est aujourd’hui, le président élu, S.E Ali Bongo Ondimba.
Nous travaillons déjà en ayant à l’idée que son projet qui a séduit l’ensemble des gabonais puisse être mis en œuvre. Donc, nous appelons tous les compatriotes à considérer que l’élection présidentielle, c’est déjà du domaine du passé et à tourner les yeux vers l’avenir, vers la construction de notre pays, selon la ligne que préconise son excellence Ali Bongo Ondimba, c’est-à-dire la nécessité de maintenir la paix, de développer notre pays et de manière à arriver au meilleur partage des richesses nationales pour le progrès et le développement du Gabon.