Le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 30 août, Bruno Ben Moubamba, arrivé en France le 14 septembre dernier malgré l’interdiction donnée par les autorités aux opposants de quitter le territoire national, a tenu une conférence de presse ce 15 septembre devant le siège de la compagnie pétrolière Total à Courbevoie, en région parisienne. Porte-parole du Front de refus du coup de force électoral, Ben Moubamba a dénoncé l’ingérence des réseaux Françafricains dans le processus électoral au Gabon, affirmant notamment que l’entreprise Total aurait exercé des pressions sur les autorités françaises pour favoriser l’élection d’Ali Bongo à la tête de l’Etat.
© /Ben Moubamba, porte-parole du Front de refus du coup de force électoral.
La campagne de sensibilisation de l’opposition gabonaise se poursuit en France grâce à «l’évasion» de Bruno Ben Moubamba du territoire national le 14 septembre malgré l’interdiction de quitter le sol gabonais décrétée le ministère de l’Intérieur pour les leaders de l’opposition.
Le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 30 août a tenu une conférence de presse ce 15 septembre devant le siège de la compagnie pétrolière Total S.A à Courbevoie, en France, pour dénoncer l’ingérence des «réseaux occultes» de la Françafrique dans la victoire d’Ali Bongo.
Le porte-parole à l’extérieur du Front de refus du coup de force électoral, réunissant 15 candidats qui contestent les résultats officiels, a lancé un appel pour que les autorités puissent soutenir le démantèlement des réseaux occultes de la Françafrique, qui auraient «imposé» Ali Bongo à la présidence du pays.
«C’est ici l’origine du mal, de la Françafrique, des réseaux occultes et affairistes. (…) J’ai découvert qu’Ali Bongo a été imposé par Total. C’est un choix françafricain», dénonce Ben Moubamba.
«La Françafrique passe par les milieux économiques qui désinforment l’appareil d’Etat (…) On a réussi à faire croire que lui seul [Ali Bongo] préserverait les intérêts français», poursuit-il.
Après une altercation avec l’ambassadeur de France à Libreville, Bruno Ben Moubamba avait déclaré qu’«il est tant que l’image de la France ne soit plus salie au Gabon par une mafia internationale qu’on appelle la «France-Afrique», des bandits qui n’en veulent qu’à notre argent, qui désinforment l’appareil d’Etat français et qui pensent que la gouvernance, la démocratie, sont contre les intérêts de Total, d’Areva ou d’Eramet».
A Courbevoie, il a lancé un appel auprès de responsables économiques et politiques pour «démanteler la Françafrique», qualifiant ces réseaux d’influence de «racisme géopolitique» tout en avertissant sur la montée d’un sentiment anti-français au Gabon.
«Quand vous désespérez les Gabonais, vous créez des sentiments anti-français», a-t-il averti, en rappelant les violences anti-françaises qui avaient eu lieu en Côte-d’Ivoire en 2004. «Je crains le pire. Le calme apparent au Gabon n’est qu’une veillée d’armes. (…) Je ne crois pas que le climat social va s’apaiser», a-t-il estimé.
Le Front de refus du coup de force électoral rassemble 15 candidats à l’élection présidentielle du 30 août qui contestent les résultats officiels donnant Ali Bongo vainqueur. Ils dénonçent notamment l’ingérence de la France dans ces résultats «fabriqués», mettant notamment en exergue le rôle joué par l’avocat français Robert Bourgi, le «monsieur Afrique» de couloirs de l’Elysée.