Le tribunal de première instance de Port-Gentil a ouvert le 16 septembre 2009 à onze heures le procès de 63 prévenus arrêtés dans le cadre de violences post-électorales qui ont ravagé Port-Gentil du 3 au 6 septembre dernier. Un collectif d’avocats s’est spontanément constitué pour défendre les droits des prévenus.
© /Les émeutes de Port-Gentil ont donné lieu à de nombreux actes de vandalisme
Le tribunal de première instance de Port-Gentil a ouvert, le mercredi 16 septembre, le procès des présumés vandales qui avaient mis la capitale économique à feu et à sac à la suite de la proclamation de l’élection d’Ali Bongo Ondimba à la présidence de la République, le 30 août dernier.
Une soixantaine de personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre à l’issue de 3 jours de ces violences post-électorales. Ces présumés vandales, pillards et pyromanes ont donc été présentés par petits groupes au parquet de Port-Gentil.
Au fil de l’audience, on pouvait déterminer deux types de prévenus : Ceux qui ont été arrêtés alors qu’ils rentraient chez eux durant les heures du couvre-feu et ceux qui ont été surpris sur les lieux des pillages. On compte également parmi ces présumés coupables des étrangers ayant été arrêtés pour défaut de carte de séjour lors des contrôles d’identités systématisés à travers Port-Gentil.
Un collectif d’avocats s’est spontanément constitué pour assurer la défense de ces prévenus. Il est composé de Me Elie Missou, Me Ruphin Ondo Nkoulou, Me Jean Paul Méthode Imbong-Sadi, Me Elise Couprie et Me Jean-Remi Batsantsa, en provenance de Libreville pour la plupart.
Selon la défense, il n’y a presque pas de preuves concernant tous ceux que le ministère public a présenté devant le parquet, du moins concernant les chefs d’accusation que sont : l’évasion, le pillage, le vol, la destruction d’immobilier et de mobilier. Concernant l’évasion, par exemple, la défense estime que c’est la population qui a cassé la prison et non les prisonniers.
Du fait du couvre-feu qui sévit à Port-Gentil, le tribunal s’est vidé à la fin de la journée sans que tous les prévenus n’aient pu être présentés devant le juge. Le procès devrait donc se poursuivre ce jeudi 17 septembre.
Dès la proclamation de l’élection du 30 août 2009, la ville de Port-Gentil, qui avait voté largement pour l’opposition, avait sombré dans le chaos pendant trois jours et ce malgré le couvre-feu décrété par les autorités. Magasins et commerces pillés, marchés saccagés et brûlés par les émeutiers dont une bonne partie était composée des prisonniers qui s’étaient évadés de la prison du Château attaquée le premier jour de la violence.