Mes chers compatriotes, Mesdames et Messieurs,
Depuis l’annonce des résultats de l’élection présidentielle du 30 août dernier par le Ministre de l’Intérieur, puis leur proclamation par la Cour Constitutionnelle, j’ai pris le temps nécessaire à la réflexion et à l’écoute avant de m’exprimer. *
Au terme de cette campagne électorale, je voudrais tout d’abord rendre hommage au peuple Gabonais qui, par sa mobilisation lors des meetings et le jour du vote, a clairement exprimé à la Nation et au Monde son attachement à la démocratie et son ardent désir de changement. Les faits sont têtus.
À la suite de l’annonce des résultats par le Ministre de l’Intérieur, j’ai entendu les clameurs monter de tout le pays. Ainsi que je l’ai régulièrement déclaré au cours de la campagne électorale, le pouvoir, bénéficiant de la complicité de la CENAP, est en train de mettre en oeuvre le passage en force qu’il annonçait.
Après une dizaine de jours d’investigation et d’analyse des opérations électorales, je suis parvenu à la conclusion incontestable que le scrutin du 30 août dernier a été faussé par une fraude massive, orchestrée de manière experte par la CENAP au profit du candidat du PDG. Et, conformément aux dispositions du Code électoral, je viens de déposer un recours en annulation de ce scrutin devant la Cour Constitutionnelle.
Comme le stipule clairement l’article 128 du Code électoral, la constatation dans l’urne d’un nombre de lots d’enveloppes accolées supérieur au nombre d’émargements constitue une cause d’annulation totale ou partielle des élections. Le Juge constitutionnel se trouvera donc dans l’obligation de procéder à l’annulation du scrutin dans plusieurs bureaux de vote des provinces de l’Estuaire, de la Ngounié et de l’Ogooué Maritime et dans l’essentiel des bureaux de vote des provinces du Haut-Ogooué, de l’Ogooué-Ivindo et de l’Ogooué-Lolo.
Les faits parlent d’eux mêmes et ils sont incontestables. La simple confrontation des procès verbaux et des listes d’émargement qui attestent de la réalité de l’exercice du droit de vote par les électeurs dans les bureaux de vote est édifiante.
Les Présidents des bureaux de vote, nommés par la CENAP, ont systématiquement produit des faux en écriture publique au profit du candidat du PDG. Nous avons commis des huissiers de justice qui sont allés constater ce que nous affirmons dans les archives de la CENAP à Libreville. Si d’ici-là un incendie ne venait à détruire ces documents, la Cour n’aura aucun mal à constater par elle-même ce que nous affirmons.
Je l’affirme ici solennellement, les faits clairement établis que je tiens à la disposition du peuple Gabonais et de la Communauté internationale montrent que de manière préméditée, planifiée et organisée, les procès verbaux de plusieurs centaines de bureaux de vote ont été falsifiés avec la complicité des Présidents des bureaux de vote nommés par la CENAP.
La centralisation des résultats dans les Commissions locales et dans les commissions provinciales a donné lieu, elle aussi, à des manipulations scandaleuses impliquant les présidents de ces commissions et les personnels de commandements que sont les Préfets et les Gouverneurs.
Le Président de la CENAP, en décidant unilatéralement de suspendre l’Assemblée plénière le 03 septembre 2009 au matin et de faire annoncer au Ministre de l’Intérieur des résultats artificiels, ne reposant sur aucune réalité, sans procéder au recensement général de tous les votes, a violé les dispositions pertinentes du Code électoral, notamment son article 113.
Vous comprenez-mieux maintenant pourquoi nous avions exigé le recomptage des votes par les procès-verbaux. Vous comprenez mieux maintenant pourquoi nous affirmons que le Président de la CENAP, en interrompant ce recomptage qui avait pourtant été adopté par la séance plénière, est désormais complice de tout ce qui s’est passé et que nous dénonçons.
Le Code électoral est clair et je préviens d’ores et déjà toutes celles et tous ceux qui se sont improvisés faiseur de roi en violant volontairement le Code électoral, qu’ils auront à répondre personnellement et directement devant le juge pénal. Le titre dix (X) du Code électoral qui porte sur les dispositions pénales s’appliquera à tous et à chacun.
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Au lendemain du décès du Président Omar Bongo Ondimba le 08 juin dernier, notre pays disposait d’un cadre légal et d’institutions permettant d’assurer une succession démocratique et républicaine. C’est la confiance du peuple Gabonais dans ce cadre qui a permis d’installer la sérénité qui a régné depuis lors et que le monde entier a loué.
Nous devons à la vérité de reconnaître que les actes posés par l’État à travers le Gouvernement et plusieurs Institutions de la République ont fondamentalement entamés cette confiance et fragilisé notre pacte républicain.
Nous devons à la vérité de reconnaitre que le peuple gabonais n’a plus le sentiment que le Président de la République, à qui la Constitution confère les pleins pouvoirs de commandement et de gestion de l’État, donc du Gouvernement, de l’Administration et des Forces de sécurité et de défense, continue d’observer la nécessaire neutralité qu’impose sa position en pareille circonstance qui, faut-il le rappeler, est exceptionnelle.
Trois mois après le décès du Président Bongo Ondimba, notre pays connait une régression démocratique jamais observée jusqu’à ce jour. Même aux plus tristes moments du monopartisme, jamais notre pays n’avait connu cela.
Les Forces de sécurité et de défense, dont la protection du territoire, des biens et des personnes est la première mission, procèdent à une répression systématique. Les arrestations arbitraires sont devenues légions au point de créer une véritable psychose dans le pays en violation de toutes les règles et procédures.
Le Gouvernement de la République s’est entièrement mobilisé au service de l’ambition d’un homme et au détriment du pays. Les menaces et les intimidations dans l’Administration sont devenues la règle et la chasse aux sorcières est désormais ouverte.
La manipulation des médias publics nous rappelle les pires et peu glorieux moments du stalinisme en Europe de l’est. Ces actes et faits du Pouvoir exécutif conduisent les uns et les autres à se demander qui est aujourd’hui le Chef de l’État Gabonais ?
La CENAP, dont l’autonomie est inscrite en toute lettre dans le Code électoral, s’est volontairement autorisée à passer outre la lettre et l’esprit de nos lois pour servir des intérêts personnels.
Le Conseil National de la Communication se place volontairement sous l’autorité du Gouvernement et cautionne l’interdiction de Médias en invoquant honteusement les menaces qui planeraient sur ses membres.
Lorsque s’installe un régime politique arbitraire et coercitif dans lequel tous les pouvoirs sont, sans contrôle ni partage, concentrés entre les mains d’un seul homme et que les libertés individuelles ne sont plus garanties, nous devons alors constater que nous sommes en présence d’une dictature.
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Au mépris le plus total de la volonté du peuple Gabonais, le candidat du PDG tente de s’imposer par tous les moyens. Y compris en prenant en otage les forces de sécurité et de défense ainsi que toutes les institutions de la République. Y compris en tentant d’éliminer physiquement les autres candidats et les responsables politiques qui les accompagnent.
En moins de trois mois, le Gabon a connu plus de tués par les violences politiques que depuis son accession à l’indépendance il y a 49 ans. Jamais dans l’histoire de notre pays, les forces de sécurité et de défense n’ont reçu l’ordre de sonner la charge sur des responsables politiques.
Le 03 septembre dernier, devant la Cité de la Démocratie, les parachutistes des Forces armées gabonaises ont reçu l’ordre de s’en prendre à des candidats à une élection présidentielle dont les résultats n’étaient pas encore proclamés.
Ceux qui, en toute connaissance de cause, ont donné cet ordre prenaient-ils le risque de porter atteinte à l’intégrité physique d’une personne qui pourrait, quelques heures après, être déclarée Président de la République ?
Il me semble plus vraisemblable que les donneurs d’ordre avaient déjà pris cette décision en lieu et place du peuple Gabonais. Et cela s’appelle un coup d’État. Je l’ai dit lors de la conférence de presse du 04 août dernier et je le redis aujourd’hui, lorsque le Président Omar Bongo Ondimba a pris la décision du retour au multipartisme dans notre pays, tous les acteurs politiques n’étaient pas d’accord avec lui. Loin de là. Aujourd’hui les masques sont tombés.
À tous ceux qui se proclament héritiers de feu Omar Bongo Ondimba, je leur demande de regarder la réalité en face et de réfléchir avant de poursuivre cette aventure que je trouve suicidaire pour eux et pour notre pays.
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À tous et surtout au Peuple gabonais je voudrais vous dire que depuis ce triste 03 septembre 2009, j’entends toujours ces clameurs qui viennent de tout le pays. J’entends la colère et le ressentiment qui habitent les uns et les autres.
Et je remercie chacune et chacun d’entre vous de continuer, comme je vous le demande, à rester calmes et déterminés.
Je me suis engagé devant vous et avec vous à aller jusqu’au bout. Je me suis engagé à ne laisser personne vous voler votre victoire, la victoire du peuple Gabonais. Vous pouvez continuer à me faire confiance, personne ne volera la victoire du peuple Gabonais qui, le 30 août dernier a clairement et massivement choisi la voie du changement.
Je l’ai toujours dit et je le répète aujourd’hui, nous avons des droits et j’entends les faire respecter. Le recours que j’ai introduit aujourd’hui devant la Cour Constitutionnelle vise à permettre à cette haute institution de notre pays de dire le droit.
Nous savons que nos lois et nos institutions sont conformes aux normes généralement admises dans un État démocratique et républicain. Nombreux sont les Gabonais qui, avec insistance et de bonne foi, m’ont prié de ne pas présenter de recours devant la Cour Constitutionnelle.
Tous ces compatriotes, arguant de la complicité de la Cour Constitutionnelle dans la mise en oeuvre du coup d’État électoral, sont convaincus que tout est plié et qu’il est vain de recourir aux voies légales que prévoient la Constitution et le Code électoral.
En la circonstance, et malgré le doute qui habite ces nombreux compatriotes, je dois continuer, comme jusqu’à présent, à faire confiance à la responsabilité qui habite les femmes et les hommes qui ont la fonction, au nom du peuple gabonais, de dire le droit et de rendre la justice à la Cour Constitutionnelle.
Oui, à ce moment crucial qui engage le devenir de notre pays, je fais le pari de faire confiance à la Cour Constitutionnelle du Gabon.
Ce que je demande à la Cour Constitutionnelle, c’est tout simplement de remettre sur la table les 2815 procès verbaux, les 2815 fiches d’émargement et les 2815 feuilles de dépouillement qui seuls permettent d’établir la réalité de ce qui s’est passé le 30 août dernier.
Le Peuple Gabonais a le droit d’attendre de sa Cour Constitutionnelle, parce que c’est la sienne, celle du Peuple Gabonais, cette simple marque de considération.
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À nos amis du monde entier qui, de bonne foi aussi, nous conseillent depuis le début de ce processus de transition de respecter nos lois et d’user de tous les recours légaux, je voudrais lancer un appel solennel.
Ce lundi 14 septembre 2009, le Ministère des affaires étrangères a adressé une note verbale à toutes les représentations diplomatiques.
Cette note verbale indique clairement que la cérémonie d’investiture de Monsieur Ali Bongo Ondimba aura lieu la semaine du 21 septembre 2009. Sachant que le délai pour le dépôt des recours devant la Cour Constitutionnelle expire le samedi 19 septembre et que l’Institution a un mois pour se prononcer, le Gouvernement se comporte comme si la Cour ne disposait que d’une demi-journée pour vider le contentieux électoral. Nous ne pouvons pas continuer à faire comme si le Gabon n’appartenait pas au Monde.
Et le Monde ne doit pas laisser au peuple Gabonais le sentiment qu’il ne compte pas. L’exemple de ce qui se passe en ce moment en Afghanistan doit inspirer la communauté internationale et permettre au peuple Gabonais de demeurer confiant. Au Secrétaire Général des Nations et au Président de la Commission de l’Union Africaine je voudrais dire qu’il est encore tant d’agir pour inviter la Cour Constitutionnelle à dire le droit et imposer au Gouvernement de respecter la Constitution Gabonaise.
Le Monde a trop souffert des hésitations de la Communauté internationale qui trop souvent la conduise au mieux à jouer les pompiers de service, au pire les médecins après la mort. Un homme politique célèbre a dit un jour : « Si vous faites partie du problème, vous faites partie de la solution ».
Dans ce qui se passe aujourd’hui au Gabon, la France, en tant qu’État et aussi en tant que Nation, est impliquée à un niveau qui engage sa responsabilité devant la communauté internationale et devant l’histoire. Et plus encore dans ce que chaque Gabonaise et chaque Gabonais redoute. Avec gravité, je voudrais dire ici aux autorités Françaises que l’avenir est sombre pour le Gabon et qu’elles doivent en avoir conscience.
Je n’ai aucune honte et c’est sans aucune retenue que je lance cet appel ultime.
Que Dieu protège le Gabon.
Vive la République.
Je vous remercie.
messieurs je ne serai pas long moi personnellement je vous soutiens depuis le debut jusqu’a present et si DIEU existe il montrera la lumiere face à ce probleme peut etre excusez moi de le dire notre dictacteur ne fera pas 6 mois a la presidence s’il insiste que la colere du DIEU vivant s’abatte sur lui et sur ses complices QUE DIEU VOUS PROTECTE
j’approuve le courage de andre mba obame et nous savons tous qu’il est le vainqueur de cette election.Mais la cour c’est le pdg et elle a des enfants avec le père de cette usurpateur, si la victoire du peuple lui est rendue, elle sait que sa place que la légitimité ne lui permet plus d’occuper la sera arracher. donc le recurs n’aura aucun impact, car tous ces dinauzores savent que leurs avenir en dépend.Monsieur andre chercher une autre alternative, nous sommes derrière vous.
Amen!