André Mba Obame, arrivé deuxième à l’élection présidentielle du 30 août au Gabon, a déclaré samedi avoir regagné son domicile après près de trois semaines passées dans un « lieu sûr ».
« Je suis chez moi. Je m’étais fixé comme deadline le dépôt de mon recours » en annulation du scrutin auprès de la Cour constitutionnelle afin que rien « ne m’empêche de le déposer », a déclaré à l’AFP M. Mba Obame, qui a obtenu 25,88% des suffrages.
« J’ai déposé mon recours » jeudi, « je suis donc revenu chez moi, même si les menaces et risques d’arrestation qui pèsent sur moi existent toujours », a précisé l’ex-ministre de l’Intérieur. « Les jours qui arrivent seront cruciaux, il faut que j’essaie d’être proche des miens », a-t-il ajouté.
Depuis le 3 septembre, date de la proclamation de la victoire d’Ali Bongo (41,73%) à la présidentielle, M. Mba Obame, qui affirme avoir remporté le scrutin, était réfugié dans un « lieu sûr », disant craindre pour sa vie.
Jeudi, en annonçant le dépôt de son recours, cet ancien proche d’Ali Bongo avait dénoncé des « arrestations arbitraires » devenues « légion au point de créer une véritable psychose dans le pays ».
L’opposant Pierre Mamboundou, (3e, 25,22%), qui revendique aussi la victoire, se trouve également depuis le 3 septembre dans un lieu tenu secret. Jeudi, un parti d’opposition qui a soutenu la candidature de M. Mamboundou, a déclaré que son dirigeant, Me Séraphin Ndaot-Rembogo, était lui aussi obligé de « se cacher » en raison de « rumeurs faisant état d’un projet d’assassinat ».
Samedi soir, neuf des 18 candidats à la présidentielle, qui ont jusqu’à samedi minuit (23H00 GMT) pour le faire, avaient déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle. A compter de dimanche, l’institution aura un mois pour statuer.
A l’annonce de la victoire d’Ali Bongo, fils du défunt président Omar Bongo, des troubles avaient éclaté, notamment à Port-Gentil (ouest), où trois personnes ont été tuées selon les autorités – au moins 15 d’après l’opposition.
pour les morts de pog il y en a eu plus de 15.