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Gabon : Sit-in anti «Françafrique» devant l’Assemblée nationale

Un groupement de la société civile, «Les forces féminines de lutte pour la démocratie au Gabon», a tenu un sit-in ce 24 septembre devant le palais de l’Assemblée nationale à Libreville, pour protester contre l’ingérence de la France dans l’élection présidentielle du 30 août dernier. Le collectif a également interpellé la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, afin qu’elle proclame les «vrais résultats», estimant que la victoire revient au candidat des Forces du changement, André Mba Obame.

«Oh ya yo ! On veut le changement !», tel est le slogan scandé en coeur par les femmes des Forces féminines de lutte pour la démocratie au Gabon devant le palais de l’Assemblée nationale, lors du sit-in organisé ce 24 septembre pour dénoncer le poids des réseaux de la «Françafrique» sur l’élection présidentielle du 30 août.

«Le Gabon n’est pas une province de la France» ; «Sarkozy menteur», pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestantes qui s’insurgeaient contre l’appui présumé de la France au candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Ali Bongo Ondimba, annoncé vainqueur de l’élection présidentielle avec 41,73% des voix.

«Nous sommes là pour interpeller l’opinion nationale et internationale. Nous sommes là pour prendre tout le monde à témoin, parce que nous disons que nous en avons marre de la Françafrique, et nous voulons qu’à partir du Gabon, la Françafrique soit désormais enterrée», a déclaré sous réserve d’anonymat la responsable du collectif.

Dans la lettre ouverte adressée au chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, les Forces féminines rappellent notamment les promesses électorales du président français en 2007, qui annonçait tambour battant «je vais liquider la Françafrique».

«Je ne passerais jamais sous silence les atteintes aux Droits de l’Homme au nom de nos intérêts économiques. Je défendrais les Droits de l’Homme partout où ils sont méconnus ou menacés», avait déclaré Nicolas Sarkozy.

Sur la base de ces déclarations, le collectif rappelle au président français que «votre soutien à l’élection frauduleuse de monsieur Ali Bongo le 30 août dernier annule cet engagement pris devant le peuple français et la communauté internationale».

«En cautionnant par vos appuis multiformes et votre message de félicitations prématuré le coup de force électoral en cours au Gabon, vous venez de remettre en cause l’universalité des Droits de l’Homme et de violer honteusement la souveraineté du peuple gabonais», poursuivent les Forces féminines de lutte pour la démocratie au Gabon.

Elles interpellent également la présidente de la Cour Constitutionnelle afin qu’elle puisse proclamer, à l’issue de l’examen du contentieux électoral, «le vrai résultat des urnes».

«Nous sommes là pour interpeller madame Marie Madeleine Mborantsuo pour qu’elle dise la vérité, que le droit sois respecté, parce que je crois que ce qui est plus important pour nous, comme le disait Barack Obama, ce ne sont pas les hommes forts, c’est plutôt que nous ayons des institutions fortes, et nous ne pouvons avoir des institutions fortes que lorsque les magistrats ou les responsables de ces institutions arrivent à être au dessus des considérations partisanes», explique la responsable du mouvement.

« Nous connaissons le résultat des urnes, nous savons exactement qui a remporté l’élection, nous savons que ce sont les Forces du changement. Et malgré le hold-up électoral, bien qu’elle ait lu le droit après que le ministre de l’intérieur est proclamé, nous pensons et nous faisons confiance à cette institution qu’elle pourra dire la vérité et rien que la vérité», a-t-elle conclu.

Le 11 septembre dernier un groupement de 12 associations et ONG françaises dénonçaient dans une lettre adressée aux parlementaires, «la position ambiguë de la diplomatie française face à l’élection contestée d’Ali Bongo Ondimba». Même son de cloche pour l’Observatoire nationale de la démocratie (OND), qui avait adressé une lettre ouverte au Président français pour dénoncer «les pesanteurs externes au vote» qui ont pesé sur le processus électoral.

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