Le gouvernement gabonais a dénoncé de récentes déclarations des opposants André Mba Obame et Jean Eyéghé Ndong, qui contestent les résultats de l’élection présidentielle du 30 août, en indiquant qu’ils seront poursuivis en cas de « dérapages » après leurs propos.
Le gouvernement « condamne avec la dernière énergie les déclarations et les intentions de MM. André Mba Obame et Jean Eyéghé Ndong », déclare le ministère de l’Intérieur dans un communiqué daté de vendredi et transmis samedi à l’AFP.
Il les « met vigoureusement en garde et, avec eux, leurs confrères », ajoute-t-il, en allusion aux autres opposants contestant les résultats de la présidentielle remportée par Ali Bongo, fils du défunt président Omar Bongo.
« D’ores et déjà, le gouvernement les rend responsables des éventuels dérapages qui pourraient survenir du fait de leurs déclarations et autres appels à la violence, dont par ailleurs ils répondront devant la justice gabonaise conformément aux dispositions en vigueur », déclare le ministère.
La Cour constitutionnelle a été saisie de onze recours en annulation de la présidentielle.
Des violences avaient suivi l’annonce des résultats de l’élection, qui avaient fait, entre les 3 et 6 septembre, trois morts à Port-Gentil (ouest), la capitale économique du pays et fief de l’opposition, selon le bilan officiel. Un collectif de candidats battus a fait état de cinq morts.
Dans son communiqué, le ministère de l’Intérieur estime que M. Mba Obame, classé deuxième au scrutin et qui revendique la victoire, a tenu publiquement le 17 septembre « des propos désobligeants et menaçants à l’endroit d’une partie de la population gabonaise et des responsables des institutions ».
« Il a appelé délibérément une partie du peuple gabonais à se préparer à des actions de violence et de déstabilisation », accuse-t-il.
Le communiqué attribue à Jean Eyéghé Ndong, ex-Premier ministre une déclaration faite le 24 septembre « qui s’inscrit dans le même esprit que celle de » M. Mba Obame. Selon le texte, M. Eyéghé Ndong « a en particulier menacé individuellement les membres de la Cour constitutionnelle, en rapport avec le traitement des recours déposés auprès de cette haute institution ».