Le «Front de refus du coup de force électoral» a été contraint d’annuler son meeting programmé le 11 octobre dernier à Nzeng-Ayong, dans le sixième 6e arrondissement de Libreville, en raison de la présence des forces de l’ordre mandatées pour disperser les attroupements. L’opposition affirme que ce meeting avait été autorisé par la mairie du 6e arrondissement et dénonce les dérives «arbitraires» des autorités.
Prévu pour 14H00 au rond point de Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement, le meeting du «Front du refus de coup force électoral» n’a finalement pas pu avoir lieu, dispersé par les forces de l’ordre présentes sur les lieux dès les premières heures du jour.
Dans un communiqué de presse lu au siège de l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD), le porte- parole de la coalition, Jean Eyeghe Ndong, a affirmé que le ministre de l’Intérieur chargé de la Défense nationale avait interdit cette manifestation sans justifier sa décision.
«Le ministre de l’Intérieur a envoyé sur les lieux depuis 5 heures du matin des militaires (…) avec l’ordre de dégager les lieux et de disperser tout attroupement», explique-t-il, alors que le rassemblement avait été «autorisé par le maire du 6e arrondissement».
«Privée de l’accès aux médias publics, la coalition souhaitait au cours de ce rassemblement (…) informer directement les citoyens du déroulement du contentieux électoral et de l’actualité politique et sociale», précise la coalition de l’opposition.
Le ministère de l’Intérieur dément cette information, en affirmant que le meeting n’avait pas été autorisé. Mais l’opposition continue de dénoncer les provocations et les dérives des autorités.
«Tout en condamnant cette nouvelle atteinte aux libertés publiques et pour éviter tout affrontement aux conséquences regrettables, la coalition demande aux citoyens de rester chez eux pour ne pas donner raison à un pouvoir fébrile et arbitraire qui, désavoué par les urnes, a désormais choisi la force et la violence comme seules réponses aux justes et légitimes revendications des Gabonais», fustige enfin le communiqué.
Ce meeting devait se tenir à la veille de l’ouverture des audiences publiques à la Cour Constitutionnelle pour statuer sur les saisines des requérants pour l’annulation de l’élection d’Ali Bongo aux élections présidentielles du 30 août dernier.
La Cour Constitutionnelle a jusqu’au 19 octobre prochain pour confirmer ou invalider les résultats proclamés le 4 septembre dernier, donnant Ali Bongo (PDG, au pouvoir) gagnant à 41,73%, suivi d’André Mba Obame avec 25,88% des suffrages et Pierre Mamboundou avec 25,22%.