Le Conseil des ministres tenu jeudi au Palais de la présidence, a notamment décidé : « l’interdiction à tous les enfants de moins de 16 ans de circuler ou de se retrouver dans un lieu public après 22 heures, s’ils ne sont pas accompagnés de leurs parents ou tuteurs » et que ces « derniers s’exposent aux sanctions pénales » en cas de violation de dispositions en la matière, a indiqué le Porte-parole du Gouvernement, Séraphin Moundounga.
Déterminé à appliquer les dispositions contenues dans l’article 1er de la Constitution qui précisent que « la protection de la jeunesse contre l’exploitation et contre l’abandon moral, intellectuel et physique, est une obligation pour l’Etat et les collectivités publiques », le Conseil des ministres a également annoncé : « la proscription de toute admission à tout débit de boissons alcoolisées ou établissements destinés à la consommation des boissons alcoolisées de tout mineur accompagné ou non ».
Dans la foulée, Le gouvernement a « interdit d’ouvrir un débit et ou autre destiné à la consommation des boissons alcoolisées aux abords des établissements scolaires et universitaires ».
DEVOIR D’EXEMPLARITE
Une croisade est également engagée contre la pollution sonore à travers « l’interdiction de maintenir ouvert des débits de boissons au-delà de 22 heures de toute entité émettant des nuisances audibles à l’extérieur de celle-ci ».
Le texte poursuit : « (…) En vertu du devoir d’exemplarité, toutes les personnalités investies des prérogatives publiques doivent veiller à ce que les membres de l’entourage n’enfreignent pas les présentes mesures, car la loi, expression de la volonté générale, impersonnelle et de portée générale » doit s’appliquer « sans exception (…) dans toute sa rigueur ».
Aussi, les agents des forces de sécurité et les forces paramilitaires sont-ils également concernés. Ils doivent « dorénavant, s’interdire de fréquenter à titre privé, en uniforme, tout débit et les lieux de consommation des boissons alcoolisées ».
En toile de fond de ces mesures énoncées à l’issue des travaux du Conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, figure le souci de transformer en actes, les trois (3) piliers du projet de société (Gabon vert, Gabon industriel, Gabon des Services) du nouveau président de la République.
A l’écoute du Porte-parole du gouvernement, Séraphin Moundounga, dans son compte-rendu du tour de table gouvernementale, le projet du président Ali Bongo Ondimba nécessite « la mobilisation de toutes les forces vives de la Nation (…) de tout le capital humain en général et par la formation de la jeunesse gabonaise en particulier » avant d’inviter à un « sursaut national pour que le peuple gabonais tout entier œuvre à préserver la jeunesse gabonaise de toute forme d’exploitation (…).
SIGNAL FORT A DEUX ANS DE LA CAN DE FOOTBALL
La montée au créneau des plus hautes autorités viserait à lutter plus efficacement contre la délinquance juvénile caractérisée, dans les grandes villes, notamment, par l’alcoolisme, le tabagisme, la drogue, le grand banditisme, la déperdition scolaire et la prostitution.
Pour s’en convaincre, il suffit de porter un regard sur le taux de séroprévalence du VIH-sida au Gabon, 5,9% soit, 54.000 mille personnes atteintes et que la situation se généralise.
Les statistiques révèlent que les 15-49 ans sont les plus touchés.
Au point où le numéro un gabonais ait décidé de faire de la « lutte contre le sida une affaire personnelle » a-t-on appris dans une allocution du ministre de la Santé, le 1er décembre dernier, lors de la Journée Mondiale de lutte contre le Sida (JMS).
Les mesures prises, jeudi, sonnent comme un signal fort pour un assainissement des mœurs, à deux (2) ans de l’organisation par le Gabon, conjointement avec la Guinée équatoriale, de la Coupe d’Afrique des Nations de football(CAN).
Populaire, cette compétition draine un nombreux public venu des quatre coins du continent.