A Paris, où il prend part à une réunion sur le climat avec les chefs d’Etats de la sous région, le président gabonais, Ali Bongo, a reçu ce 16 décembre la présidente du directoire du groupe AREVA, Anne Lauvergeon, pour faire le point sur ses activités au Gabon. Cet entretien devait permettre d’aborder la reprise des activités d’exploration du groupe dans le Sud-Est du pays et le suivi de la mise en place de l’observatoire de santé à Mounana.
La présidente du directoire du groupe AREVA, Anne Lauvergeon, a été reçue ce 16 décembre par le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo, à Paris où il séjourne depuis la veille pour accorder ses positions avec ses homologues de la sous région avant le Sommet de Copenhague.
L’ordre du jour de cette rencontre tournait autour de la reprise des activités d’exploration par le groupe dans le Sud-Est du pays, après plus de dix ans d’interruption des activités d’extraction de l’uranium par sa filiale gabonaise, la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (COMUF).
Madame Lauvergeon avait rappelé dès les premières rencontres avec les autorités gabonaises en janvier dernier que «fin juin 1999, au moment effectivement ou tout a été arrêté, l’uranium ne valait plus très cher (…) et toute les exploitations d’uranium s’arrêtaient un peu partout dans le monde».
«Entre temps, le prix de l’uranium a augmenté, les besoins de nouvel uranium sont patents un peu partout dans le monde, aussi bien d’ailleurs dans les pays où le nucléaire s’est développé historiquement que dans les nouveaux pays du nucléaire», avait expliqué la présidente du directoire d’AREVA.
«Nous allons investir pour voir les potentiels de ces nouveaux gisements. Nous sommes optimistes parce que nous savons que la région compte beaucoup d’uranium et que les technologies d’exploitations ont fait beaucoup de progrès depuis 1957», au début des activités d’AREVA au Gabon, avait enfin annoncé Anne Lauvergeon.
La reprise des activités d’AREVA au Gabon avait soulevé le problème du suivi sanitaire et environnemental des activités de la COMUF à Mounana, dans le Sud-Est du pays, alors que le 9 décembre, une association française tirait la sonnette d’alarme sur le niveau de radiation «nettement supérieur à la normale» sur l’ancien site d’exploitation de la COMUF.
La mise en place de l’observatoire de santé de Mounana par AREVA tarde encore à être effective, alors qu’il devrait l’être depuis plusieurs années, et était même une condition préalable à la reprise des activités d’AREVA au Gabon.
Cet observatoire doit dresser un état de lieux et un suivi de l’environnement sanitaire autour des anciens sites miniers de Mounana. La structure sanitaire doit procéder à des analyses de l’évolution des pathologies liées à l’exploitation de l’uranium par des examens cliniques et radiographiques des anciens employés.
Un rapport publié ce 9 décembre par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), affirme qu’à Mounana «le niveau de radiation est, en de nombreux endroits accessibles au public, nettement supérieur à la normale. Certaines valeurs au contact du sol sont 2 à 50 fois supérieures à la normale».