Jonathan Lavignasse, un jeune métis franco-gabonais de 17 ans, a été tué le 14 décembre dernier à Lavaur, dans le Sud Ouest de la France, alors qu’il était entré de nuit par effraction dans un bar. La mort de l’adolescent a mis la petite ville est état de choc, alimentant la polémique sur les tords de chacun dans ce drame.
Une messe d’hommage a été donnée le 18 décembre dernier à la cathédrale de Saint-Alain en la mémoire de Jonathan Lavignasse, abattu d’un coup de fusil de chasse dans la nuit du 13 au 14 décembre dernier alors qu’il avait pénétré par effraction dans un bar.
Le 17 décembre dernier, la mère du jeune Jonathan a lancé un appel au calme pour le bon déroulement des funérailles de l’adolescent. La mort du jeune métis franco-gabonais avait bouleversé les consciences dans la petite commune du Sud-Ouest de la France.
Lundi, aux premières heures du jour, l’adolescent et un autre mineur de la commune étaient entrés par effraction dans le bar-tabac presse «Le Saint Roch». Le patron du commerce, qui habite au-dessus de la salle du café, avait entendu du bruit dans son établissement dans la nuit de dimanche à lundi vers 2H30. Descendu armé de son fusil de chasse, il était tombé nez-à-nez avec les deux personnes et avait tiré, tuant l’un des deux cambrioleurs sur le coup. Le second avait pris la fuite et s’était présenté spontanément aux gendarmes lundi en fin d’après-midi.
«Tout le monde cherche à comprendre. Ce qui m’ennuie ce sont les jugements sommaires et expéditifs», explique Paulette, une jeune mère avec son enfant à la main à la sortie de l’école.
«C’est un désastre de perdre la vie si jeune», confie Lucie, 20 ans. Mais dans la commune, beaucoup compatissent aussi au sort de Luc Fournié, le propriétaire du bar-tabac, qui «n’a rien d’une brute épaisse, sans cervelle», indique un client régulier.
«Son geste, il faut le replacer dans le contexte : de nuit, la peur, l’exaspération», explique-t-il.
Au lycée Toulouse-Lautrec d’Albi, où Jonathan était scolarisé, c’est la consternation. «Jonathan est arrivé en septembre. Nous sommes en classe ensemble en terminale BEP force de vente», explique un camarade. «Je suis triste, tout simplement triste», confie-t-il.
La patron du bar, Luc Fournié, a été écroué pour homicide volontaire et tentative d’homicide volontaire. Dans l’attente de la décision définitive du juge de Toulouse, son avocat, maître Georges Cathala, ne se montrait guère optimiste le 17 décembre dernier.
«J’attends l’ordonnance, mais je ne me fais aucune illusion. Mon client va être mis en examen pour meurtre et tentative de meurtre. Il sera écroué à la prison d’Albi. Deux thèses étaient en présence, celle soutenue par le procureur de la République, qui avance que mon client avait mille autres solutions que de tuer, et la mienne qui assure que quand on rentre à 2 heures du matin au domicile d’une personne on provoque un réflexe de peur, de panique et donc de légitime défense», explique-t-il.
Le propriétaire du bar, âgé d’une «cinquantaine d’années et sans antécédents judiciaires», avait été placé en garde à vue à Castres, avant d’être déféré au parquet de Toulouse.