Depuis les années 90, l’Afrique est minée par de nombreuses crises de leadership politique et qui ne cessent de freiner son développement.
Le cas de la Côte d’Ivoire
On se rappelle que la crise ivoirienne s’est transformée en guerre civile, après les assassinats du général Robert Guei et sa femme Rose en 2002. La côte d’Ivoire s’est divisée en deux comme lors de la séparation de Berlin par le mur. Signalons que cette crise a pour base, le rejet de la candidature de l’opposant et ancien premier ministre Alassane Dramane Ouattara à l’élection présidentielle de 1995. Des doutes avaient été émis sur sa nationalité ivoirienne par le président de l’époque, Henry Konan Bédié.
Ce dernier craignait de perdre face à un adversaire de taille. Donc, c’est un conflit d’intérêt personnel qui entrainera le pays dans un bain de sang qui durera 5 à 6 ans. Et c’est comme toujours, la population civile qui paie les pots cassés. Lorsque nous voyons l’actuel président Laurent Gbagbo s’accrocher lui aussi au pouvoir et faisant tout, pour ralentir le processus électoral et qui aurait dû se faire depuis 2005, on a l’impression que c’est une drogue qui gagne tout ceux qui goûtent au fauteuil présidentiel en Afrique.
La guinée n’est pas en reste !
La fièvre du pouvoir n’épargne décidément personne, ou presque. Le cas de la Guinée est aussi triste qu’ailleurs. La junte militaire au pouvoir depuis 2008, avait, sous la houlette de son chef, le capitaine Moussa Dadis Camara, promis de mener la transition et organiser des élections avant la fin de l’année 2009, pour ensuite, retourner dans les casernes. Seulement, quelques mois après la prise du pouvoir, la position de Dadis a changé. Il émettait toujours des doutes à la question de savoir s’il serait candidat aux élections.
Jusqu’à ce que finalement, l’homme affiche clairement ses ambitions présidentielles. C’est d’ailleurs ce qui lui causera plus tard, des torts. En effet, en voulant coûte que coûte empêcher l’opposition de mener des campagnes, des regroupements, il laissera commettre l’irréparable au Stade du 28 septembre cette année.
On apprendra par la suite qu’il a fait porter la responsabilité des massacres à son aide de camp, Toumba Diakité. C’est d’ailleurs ce dernier qui, ne voulant pas servir de cobaye, tirera à bout portant sur son chef, le jeudi 3 décembre dernier au camp où il s’était retranché. Et à bien y regarder, la crise guinéenne risque très fortement de se transformer en guerre civile. Signalons la Guinée connait un fort problème ethnique entre malinkés et peulhs.
Feu rouge à Madagascar
La crise malgache aussi n’est pas sur le point de se résoudre. Rappelons que le jeune président Andrey Rajoelina a chassé du pouvoir, Marc Ravalomanane, par à un soulèvement civil. Le jeune maire de 35 ans, s’est vu interdire sa chaine de télévision par les autorités du pays. Marc Ravalomanane a catégoriquement refusé la diffusion des programmes du jeune maire et ancien disc-jockey. Décidé à ne pas se laisser faire, le désormais président décide de déloger son président du palais. Chose qu’il réussira d’ailleurs. Après l’accession d’Andry Rajoelina à la tête du pays, la communauté internationale avait vivement sanctionné le coup de force.
Des médiations s’en sont suivies. Des accords avaient d’ailleurs été trouvés avec les anciens présidents Albert Zaff, Marc Ravalomanane et Didier Ratsiraka. Malheureusement, cette médiation n’a rien donnée puisque Andrey Rajoeline a refusé de participer à la dernière réunion. Il a même refusé l’accès de l’île aux trois anciens présidents. Ces derniers ont reçu des visas touristes de la part des autorités Sud-Africaines jusqu’au 20 janvier prochain.
Signalons que ce qui est arrivé au président déchu, n’est que le retour du bâton. Il avait lui aussi été maire de Tana sous la présidence de Didier Ratsiraka, à la différence que ces deux là, ont été départagés par la voix des urnes. En effet, le jeune maire a été plus pressé que la musique, parce qu’il n’a pas encore atteint l’âge requis pour se présenter à la présidentielle. Visiblement, il n’avait le temps le temps d’attendre autant d’années.
Gouvernance politique et rôle des médiateurs
Le problème chez la plupart de nos dirigeants en Afrique, c’est que chacun vise d’abord son intérêt personnel, avant de penser aux autres. Vous direz certainement que cette idée n’est pas propre aux seuls africains, certes. Néanmoins, c’est ici en Afrique que les conflits d’intérêt engendrent les crises contribuant à la régression du développement de nos pays. Les médiations servent à la résolution des conflits entre différentes factions en désaccord.
Cependant, ces médiations ne sont pas toujours des succès. Les critères de sélection comptent énormément pour la désignation d’un médiateur. Il est toujours mieux de déployer des personnes en fonction des crises. Lorsque nous prenons le cas de la Guinée. Le président burkinabé n’est pas forcément l’homme de la situation. Parce que lui-même est le fruit d’un coup d’Etat. Il est alors difficile qu’il arrive à satisfaire convenablement les deux parties. Par contre, il a mené une excellente médiation en Côte d’Ivoire parce que là, les protagonistes sont des civils.
Que l’Afrique se ressaisisse
Il est temps que l’Afrique se ressaisisse. Que les leaders politiques, les décideurs publics et privées, les acteurs du développement prennent conscience que, ce n’est lorsque nous accèderont à l’indépendance économique, que nous pourront aller de l’avant. Cela ne sera possible que si chaque dirigeant accepte de quitter le pouvoir en temps et en heure. Et lorsque nous respecteront les constitutions de nos Etats Monsieur Tandja.
Il faut être fair-play et accepter la défaite parce que ce n’est pas du tout une fatalité. Ne pas toujours tendre la main. Ne pas toujours tout attendre des bailleurs de fonds. Et surtout, savoir dire non à l’aide publique de l’Occident. Il est tant que nos dirigeants comprennent que la colonisation est terminée depuis longtemps.