Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) organise ce 30 décembre une journée nationale à l’intention de ses cadres et militants. Placée sous le signe de la méditation en hommage au fondateur de ce parti, Omar Bongo Ondimba, disparu le 8 juin dernier, cette journée qui intervient 74 jours après l’investiture d’Ali Bongo, est davantage perçue comme de grandes retrouvailles post-électorales pour dissiper la «crise» née de la dernière présidentielle.
Désarçonné par les querelles intestines latentes mais qui ont pris une ampleur démesurée avec la bataille à l’investiture du candidat du PDG pour l’élection du 30 août dernier et qui s’est soldée par la démission de plusieurs barons du parti, le PDG traverse l’une des périodes troubles de son histoire depuis sa création il y a 40 ans. La journée nationale du PDG est une occasion propice pour laver le linge sale en famille.
Si la victoire du candidat du PDG peut rassurer sur la capacité du parti à demeurer une machine électorale, le parti éprouve cependant une réelle difficulté à rassurer l’ensemble de ses militants sur sa cohésion et son emprise sur le terrain. Le démission de plusieurs hauts cadres du parti et la destitution de tous ceux qui les ont suivi, par le secrétariat général du PDG, a jeté un froid au sein des rangs du plus grand parti politique du pays.
Par ailleurs, le limogeage de plusieurs barons du parti par le nouveau président de la République au gouvernement et dans la haute administration, qui ont pourtant battu campagne pour ce dernier, a peu à peu fait naître un climat morose qui nourrit chaque jour qui passe une crise de confiance au sein du parti. Certaines sources proches du parti sussurent même que le nouveau président souhaiterait créer son propre parti afin d’avoir des coudées franches pour sa gouvernance.
La rencontre du 30 décembre prochain est la bienvenue pour permettre aux instances dirigeantes du parti de clarifier certains choix de nouvelles autorités qui sont mal comprises par la base et qui sapent déjà le moral des troupes sur le terrain alors que les échéances électorales se profilent à l’horizon. Mais les militants de base ont surtout besoin d’être rassurés par le nouveau président sur l’avenir en confiance du parti.