Les habitants de plusieurs quartiers de la capitale se sont mobilisés le week end pour protester contre la pénurie d’eau dont ils sont victimes depuis plusieurs jours. Ceux des quartiers Gros-Bouquet, Louis et Pompidou ont dressé des barricades aux feux tricolores du Gros-Bouquet, perturbant le trafic pendant plusieurs heures, pour réclamer à la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) le retour de l’eau dans le robinet.
Plusieurs Librevillois ont célébré la fête de Noël sans aucune goutte d’eau, notamment ceux des quartiers Louis, Pompidou et Gros-Bouquet, suite aux «caprices techniques» de la Société d’énergie et d’eau Gabon (SEEG).
Las de broyer du noir dans leur chaumière, ils ont pris d’assaut la chaussée des feux tricolores du Gros-Bouquet en dressant des barricades pour réclamer à la SEEG le rétablissement de la fourniture de l’eau, coupée depuis plusieurs jours.
Les habitants de ces quartiers Nord de Libreville ne sont pas les seuls à vivre ces instants pénibles dans une cité urbaine dépourvue de toute autre source d’eau potable.
Une semaine plus tôt, le 19 décembre dernier, une situation similaire s’était produite au quartier Kinguélé de Libreville, le plus touché par les pénuries d’eau. Pour apaiser la colère des riverains de ce quartier, une unité du Génie militaire composée de camions citernes contenant plus de 16 000 litres d’eau ont été dépêchés pour offrir des rations d’eau potable aux habitants de Kinguélé.
Pour faire face aux délestages récurrents d’eau et d’électricité qui frappent Libreville, le gouvernement avait demandé, le 4 décembre dernier; au ministère de l’Energie de procéder à un audit de la SEEG et une révision de la convention qui lie l’Etat gabonais à cette société. Le retard observé dans la mise en oeuvre du programme d’investissements pour le renforcement des capacités de la SEEG entraîne des insuffisances patentes dans l’adduction d’eau, la distribution d’électricité et d’eau.
Le gouvernement a notamment demandé au ministre de l’Energie, Régis Immongault, de superviser un audit comptable, financier, tarifaire et technique de la convention signée avec la société en 1997.
Cet audit doit déboucher sur une révision de cette convention et de ses avenants, au regard de l’obsolescence de ses termes ratifiés il y a plus de 12 ans, et qui ne semblent plus adaptés aux besoins énergétiques croissants du marché gabonais.
En mars dernier, la SEEG avait annoncé un plan de renforcement des capacités évalué à 600 milliards de francs CFA, avec le déboursement de 35 à 40 milliards de francs CFA par an par le groupe Veolia. Toutefois, durant les trois premières années de la mise en œuvre de ce programme, les consommateurs gabonais, ceux de Libreville en particulier, endurent encore des coupures régulières dues notamment à la défaillance et à la vétusté des installations..