Chers Amis,
Avant toute chose, je voudrais vous adresser mes vœux les meilleurs pour cette nouvelle année 2010. Je sais pertinemment que, vu mon retard, tout vous a déjà été souhaité : Amour, Ardeur, Argent…, toutes ces choses, commençant par A, B… si éphémères, si précaires et si commerçables. Aussi, voudrais-je moi, à mon tour, m’attarder sur celles qui le sont moins ; moins infidèles, moins vulnérables, moins négociables…
Je souhaite donc que cette année 2010 soit celle qui libérera ENFIN chacun de NOUS, filles et fils du Gabon, de notre esclavage mental ; fruit de 50 ans d’escroquerie coloniale, dont 43 de dictature tropicale, sous Bongo I et II.
Le 17 aout prochain, certains d’entre nous, aux cerveaux dores et déjà libérés, fêterons les 50 ans de notre néo-colonisation-gaulliste indépendance, et ce dans la douleur mentale. Car, ils devront se résoudre à observer, avec la même souffrance que celle qui accable un jeune enfant que ses bourreaux ont attachés afin de lui arracher ce qu’il a de plus précieux, que, c’est aux propres habitants de notre pays, Gabonaises et Gabonais, que reviennent la Portion Congrue de cette indépendance factice. Ils s’en apercevront lorsqu’il leur viendra d’effectuer la soustraction des années qui auront été réellement dévolues à notre vraie autodétermination et d’en voir la part qui nous revient. Ils auront alors la surprise de découvrir que, sur les 50 années de pseudo indépendance, seules 7 (sept) petites unités nous auront véritablement permis de penser par nous-mêmes, pour nous-mêmes et en vue de nous-mêmes, à travers notre slogan national « Gabon d’Abord ». Les 43 restantes, additionnées des 6 (six) nouvelles à venir, étant celles des colons blancs, de De Gaulle à Sarkozy, avec aux commandes les Bongo, leurs plus fidèles collaborateurs locaux. Et comme à Paris, de l’Elysée jusqu’aux vestiaires du stade de France, « on ne change jamais l’équipe qui gagne », la santé reproductive du clan Bongo, très prolifique, est suivie aux petits soins, de sorte que pour l’ainé des bébés Ali, on pense déjà à un somptueux mariage avec une bru « fertile » (s’il vous plait), pour assurer la succession.
Qui vous a dit que le pays n’était pas géré de père en fils et petits-fils ?!
De là où je vis, en hibernation des euphories nationales, j’entends un peu partout, surtout dans les milieux néo-bien-pensants parisiens, là-même où l’ont retrouve des esprits brillantissimes tels JC Rousseau, que dis-je, Jean-Charles Rousselot, ou encore « Libre Penseur », la f… de notre sémillant ministre des PME J-F Mouloungui, celui-là même qui avait « ravi » le fauteuil promis au vrai « fédéral » parisien de notre PDG national, j’ai cité…
Non je m’égare là !
Petit-Léon, je ne suis pas là pour mettre mon doigt entre l' »écorce et l’arbre ». Moi, ce qui m’intéresse, c’est le Pays, et son malheureux million d’habitants, qui se bat chaque jour, depuis 50 longues lunes, pour trouver un morceau de pain rassit dans les poubelles garnies de nos suzerains de la « noble » lignée des Bongo.
C’est le destin de ce seul Peuple qui m’intéresse et non les querelles de quelques apparatchiks qui se disputent les miettes que veulent bien leur balancer, à travers quelques nominations éphémères – pendant que eux [les membres du clan B] sont toujours au sommet de la Pyramide du Bord de Mer -, ceux-là mêmes qui ont confisqué la République depuis maintenant 43 ans.
Je laisse donc les prostitués se battre entre prostitués, avant que d’aller vendre leur service dans les trottoirs du Bord de Mer. D’ailleurs, si j’un un conseil à leur donner pour leur périmètre de chasse, c’est de choisir un petit secteur de charme pas très loin du Palais… C’est le seul endroit où, vu le prix du mètre-carré, le menu est le moins fretin. Tous les gros poissons de la République bananière passant par là, espérant se faire voir par le tout nouveau patron des lieux… Bonne chance les filles !
Et puis d’ailleurs, parlons-en. Revenons sur ce qui se dit du bilan des 100 premiers jours de notre nouveau suzerain ABB II (de la « noble » lignée des Bongo). Car, disais-je. J’entends un peu partout dans les tranchées, les éloges portées par quelques esprits simples, portés par des cerveaux embrumés par 43 années de médiocrité, que son Ex. Ali Ben Bongo, serait en train de faire « des exploits au pays ». Si on m’aurait parlé « des exploits au Gabon », j’aurais véritablement craint pour notre pauvre Afrique. Mais comme ceux qui en parlent le plus et le mieux sont des « gens du pays », en parlant comme Movaiz’Haleine des « choses du pays », et non sans un zeste de mauvaise haleine, je dis alors que c’est tout simplement NORMAL. Car quand un singe n’a connu, de sa naissance en captivité jusqu’à l’âge de 43 ans, que les seuls mètres carrés de sa Cage en bambous, il lui sera alors très difficile, même réintégré dans l’immensité de la Foret équatoriale, de pouvoir saisir toute la richesse de sa Liberté.
Nom de Dieu !
Quelqu’un peut-il me dire, depuis qu’il a réussi à succéder à son père, quel autre exploit a fait Ali dans ce Pays ?
Ali aurait-il, avec les milliards de baril de dollars sortis de nos terres, inauguré à Libreville la plus haute tour du monde comme viennent de le faire les qatari il y a tout juste deux jours ?
Ali aurait-il, avec tous les bois d’Okoumé coupés, fendus et vendus aux Malaysiens, distribué une assurance maladie à chaque Gabonais afin de lui permettre d’aller, comme lui et les siens, se faire soigner à la Pitié-Salpêtrière au moindre petit mal de tête, comme vient de le faire Barack Obama pour tous les Américains pauvres aux Etats-Unis ?
Ou voyez-vous donc l’exploit, Chers Amis, lorsqu’on parvient ENFIN à remettre à l’endroit un » i « , qu’on avait maintenu à l’envers des décennies durant, par médiocrité, machiavélisme et ignorance ?!
Sommes-nous en fin de compte que des petites gens, des petits esprits, de petits nègres en somme ; que l’on épate encore avec un avion en bambous de Chine, pendant que les autres sont déjà avec son équivalent en aluminium sur la lune ?!
Que nous arrive-t-il donc ?
Qu’arrive-t-il systématiquement à mes frères et sœurs du « Pays », de sorte qu’ils ne parviennent plus à distinguer, au bout de 43 années de « Yayas Bongo », ce qui relève de la normalité des choses et de l’exploit ? Car quel exploit y a-t-il à remettre tout simplement un pays au travail en le débarrassant de tous ces vieux crocodiles qui s’étaient convaincus, après près de 42 ans de « prélassage », que le marigot Gabon avait fini par leur appartenir ? Quel exploit y a-t-il à simplement demander à des employés payés chaque fin de mois par un employeur (l’État gabonais), de mériter pour UNE FOIS leur salaire, en respectant simplement la déontologie du travail.
Pour moi, Ali Bongo ne fait jusqu’ici que remettre les couverts que son père, lui-même et tous leurs complices, n’ont cessé de renverser depuis 42 ans ; faisant du Gabon une grosse bouillabaisse, où les vices avaient finis par prendre le dessus sur les vertus cardinales qui régissent le fonctionnement d’un Etat de droit. C’est de la simple restitution de cet Etat de droit dont il est purement question ici, et non d’un exploit individuel.
Si Ali veut nous faire cadeau d’un premier Exploit, il n’avait tout simplement qu’à démissionner dès ce soir, et laisser ceux qui ont réellement gagné les dernières élections au Gabon – et qui les réclame encore à cor et à cri aujourd’hui – prendre la place qui leur revient de droit, et qu’il a insidieusement usurpé.
Tant qu’on s’est soi-même assis dans un fauteuil illégitime, toute reforme, même légitime pour un peuple et un pays, sera toujours flanquée du sceau de la légèreté, car promulguée par une autorité elle-même illégitime.
Mais nous ne serons pas ingrats si, avant que de démissionner, notre nouveau suzerain restituait à la Nation, tous les Biens Mal Acquis par son clan depuis maintenant 43 ans, et qui constituent la caution françafricaine de leur « eternel » pouvoir.
Si donc ABB II fait cela, j’enlèverai des lors les guillemets qui entourent leur « noble » lignée, car cela, relèvera tout simplement… de l’Exploit.
Petit-Léon MBA-MINKO