Sévèrement mise en demeure par l’Etat gabonais d’assurer une distribution continue et suffisante d’eau et d’électricité à Libreville le 29 décembre, la Société d’eau et d’électricité du Gabon (SEEG) a indexé ce 8 janvier le rôle des autorités gabonaises dans les longs délestages qu’ont subi les populations depuis quelques mois.
Après s’être fait remonter les bretelles par les autorités gabonaises le 29 décembre dernier, la Société d’eau et d’électricité du Gabon (SEEG) a pointé du doigt ce 8 janvier la responsabilité de l’Etat dans les insuffisances du réseau d’approvisionnement et de distribution de l’eau et de l’électricité à Libreville.
Face aux nombreuses mises en cause dont elle est l’objet depuis quelques mois face aux récurrents délestages d’eau et d’électricité sur la capitale gabonaise, la SEEG a diffusé un nouveau communiqué pour éclaircir cette situation.
Elle s’étonne notamment que «les autorités administratives et techniques, particulièrement au sein du ministère en charge de l’eau potable et de l’énergie électrique, s’associent à cette mise en cause, comme si les situations observées leur étaient inconnues».
«La SEEG exerce l’activité de gestion du service public de l’eau potable et de l’électricité en vertu d’un contrat de concession passé avec la République gabonaise en 1997. A ce titre, la SEEG entretient une relation continue avec l’Etat, autorité concédante», rappelle la société, filiale gabonaise du groupe français Veolia.
«La SEEG tient donc régulièrement informées les autorités de l’évolution de l’activité, des besoins et des difficultés éventuelles», insiste-t-elle.
Concernant le délestage du 25 novembre dernier du au sinistre du poste d’Ambowé, qui fut l’un des plus longs délestages subi par les populations de Libreville, la SEEG rappelle également que «le conseil d’administration a partagé l’information sur l’insuffisance des ressources de la SEEG, insuffisance mise en lumière en 2007 et qui a abouti à la conclusion d’un protocole entre le gouvernement et la SEEG le 21 août 2007».
«Malheureusement l’un des volets de ce protocole n’a pas été mis en œuvre, privant la SEEG des ressources nécessaires pour réaliser les investissements», révèle la société.
«Lorsqu’en mars 2009, la décision de relèvement des ressources du secteur a été appliquée, avec 18 mois de retard, la SEEG a enfin pu lancer les travaux d’un programme d’urgence arrêté d’un commun accord avec l’autorité concédante, parmi lesquels figuraient la réhabilitation et le renforcement du poste d’Ambowé. Si ces travaux avaient pu être lancés début 2008 comme prévu, ils auraient été achevés début 2009», conclu le communiqué de la SEEG sur ce point.
Ces déclarations nuancent avec celles du gouvernement le 29 décembre dernier, qui mettaient en demeure la SEEG de réaliser les aménagements nécessaires pour assurer l’approvisionnement continu d’eau et d’électricité à Libreville sous peine de rompre la convention de concession.