Vive émotions et réactions opposées à Libreville, quant à l’aspect sécuritaire lors de la CAN 2010 qui s’est ouvert ce dimanche en Angola, 2 jours après l’attaque meurtrière sur la délégation des « Eperviers » du Togo à l’enclave du Cabinda.
« TRENTE ANS DE GUERRE CIVILE »
Pour Zubeidah, commerçante d’origine togolaise, le choix de la Confédération africaine (CAF) d’organiser ces joutes continentales en Angola, qui sort de trente ans de guerre civile, était une « mauvaise idée ».
« L’Angola n’est pas un pays de paix, tout le monde le sait. Il n’aurait pas dû organiser la CAN là-bas, ce pays sort quand même de trente cinq ans de guerre », a-t-on entendre de Zubeidah.
Revenant sur l’agression des Eperviers, elle ajoute : « Les organisateurs n’ont pas tenu leurs engagements, parce qu’il est anormal, par exemple, que l’équipe togolaise soit passée dans cette zone réputée dangereuse ».
« La sécurité doit être renforcée d’autant plus que les équipes qui sont dans la même poule que le Togo sont directement concernées. C’est vraiment quelque chose qu’il faudra revoir pour le reste de la compétition », a-t-elle souhaitée.
« SECURITE RENFORCEE »
Michelle pour sa part, autre commerçante, de nationalité gabonaise, s’est dite « plutôt optimiste » quant à l’aspect logistique autour de la CAN angolaise, qui au vu de l’incident de vendredi dernier devrait faire la part belle à la protection des délégations en présence.
« Ce n’est pas une mauvaise chose que la CAN puisse se tenir en Angola. Maintenant, question sécurité, je ne pense pas que cela pose un problème aujourd’hui. La sécurité sera sûrement renforcée par rapport aux morts qu’il y a eu ».
Selon cette dernière, la pression exercée par les Etats participant à cette compétition contribuera à l’amélioration de l’aspect sécuritaire.
« Les pays participants ont plus ou moins l’œil là-dessus et les Angolais s’efforceront d’assurer la sécurité des joueurs et de tout ceux qui iront suivre la CAN sur place », a-t-elle précisé.
« Je ne sais pas pourquoi, les organisateurs ont choisi l’Angola pour abriter cette CAN 2010 », s’est étonné Gérard, tisserand originaire d’Afrique de l’ouest.
ENGAGEMENT ANGOLAIS
Celui-ci de rappeler : « C’est un pays qui sort de trente ans de guerre civile. Il n’y a pas vraiment de sécurité, et je m’étonne vraiment de cette décision. D’ailleurs, ce qui s’est passé, les morts qu’il y a eu dans la délégation du Togo prouve bien que ce choix n’était pas le bon ».
Invoquant la volonté des organisateurs à réussir cet évènement continental, Jean-Vincent, fonctionnaire, a indiqué pour sa part que la CAN « se jouera sans autres incidents ».
« La sécurité ne sera pas un gros soucis. Pour ce qui s’est passé avec l’équipe du Togo, d’après ce que j’ai compris, c’est qu’il n’ont pas respecté les consignes de sécurité de la Confédération Africaine de Football (CAF), qui indiquait qu’il fallait que la délégation les préviennent avant leur départ pour l’Angola, ce qu’ils n’ont pas fait ».
Plus loin, il poursuit: « Je pense que ce qui s’est passé ne remet pas en cause l’organisation de la CAN. La sécurité va être sûrement renforcée, l’Angola ne peut pas se permettre qu’un autre incident se déroule».
CEREMONIE D’OUVERTURE SOUS HAUTE SECURITE
D’après Radio France Internationale (RFI), à Luanda où s’est ouvert la 27e CAN, le dispositif sécuritaire a été renforcée, notamment autour des hôtels qui abritent les délégations du groupe A (Algérie, Angola, Mali, Malawi) alors que les forces spéciales de la police angolaise assurent désormais la protection des équipes séjournant au Cabinda (Burkina-Faso, Ghana, Côte d’Ivoire et Togo).
Dans le même temps, des incertitudes subsistent quant à la participation à la CAN de l’équipe togolaise, après le décès de deux membres de son staff, suite à l’attaque au Cabinda, vendredi.
En effet, le gouvernement togolais qui souhaite le rapatriement des Eperviers, semble se heurter au souhait des joueurs de continuer la compétition, « en mémoire des disparus ».