Electricité de France ( EDF) se prépare à lancer à la fin du mois la vente de sa filiale britannique de distribution, une fois que son nouveau président, Henri Proglio, aura formé son équipe de direction, révèle l’agence Reuters citant des sources proches de l’opération. Le projet de cession a pris du retard en raison du changement à la tête d’EDF et d’une décision rendue en décembre par l’autorité britannique de régulation du secteur qui a conduit à réévaluer la filiale.
Avant de mener à bien ce projet, Henri Proglio espère recruter Thomas Piquemal, le directeur financier de Veolia Environnement, son groupe d’origine, pour lui confier les mêmes fonctions au sein d’EDF.
« Proglio veut faire venir sa propre équipe, notamment Piquemal, afin qu’elle puisse étudier (la vente) avant qu’il ne prenne de grandes décisions », a déclaré un banquier proche du dossier.
Thomas Piquemal avait déjà conseillé Henri Proglio lorsqu’il travaillait pour la banque Lazard.
« Piquemal dispose d’une réputation solide auprès des investisseurs et il est très bien considéré par les marchés », a commenté un analyste à Paris, une opinion partagée par une autre source proche du dossier.
« Piquemal arrive avec des antécédents solides de ’bouffeur’ de chiffres et de bon technicien », a dit la source.
Plusieurs sources ont déclaré à Reuters qu’une note détaillée sur le projet de vente d’EDF Energy devrait être publiée à la fin de ce mois ou au plus tard au début février.
Les premières offres sont attendues fin mars ou en avril.
EDF espère retirer plus de quatre milliards d’euros de la vente de son réseau britannique de distribution d’électricité afin de réduire son endettement.
Les activités mises en vente comptent plus de 20 millions de clients et ont généré en 2008 un bénéfice avant impôt et charges financières de 500 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 8,24 milliards.
Le régulateur britannique du secteur, l’Ofgem, a annoncé en décembre qu’il encadrerait le rendement des capitaux propres du réseau et qu’il étudierait la politique de fusion d’ici la mi-2010.
Cette annonce a conduit Scottish & Southern Energy, concurrent d’EDF et déjà propriétaire de deux des 14 réseaux britanniques, à annoncer qu’il reconsidérait son projet de candidature à la reprise d’EDF Energy.
Des sources bancaires proches du dossier ont déclaré qu’il était trop tôt pour dresser une liste des candidats possibles au rachat, expliquant que de nombreux investisseurs attendaient d’en savoir plus sur les financements disponibles.
« Cette opération dépendra beaucoup du niveau d’effet de levier qu’autoriseront les autorités britanniques », a précisé le banquier proche du dossier.
La deuxième source proche de l’opération a dit que le processus avait été retardé par la décision de l’Ofgem et par les difficultés d’évaluation de l’endettement de la filiale.
L’opérateur du réseau à haute tension britannique, National Grid, et le groupe de Hong Kong Cheung Kong Infrastructure Holdings (CKI) ont tous les deux manifesté leur intérêt pour le dossier.
Des sources proches du dossier ont rapporté que l’australien Macquarie, le Régime de pensions du Canada (RPC) et l’Abu Dhabi Investment Authority (ADIA) avaient formé un consortium en vue de présenter une offre commune.