L’ancien directeur général du Conseil gabonais des chargeurs (CGC), Alfred Nguia Banda, a assigné en justice le journaliste de L’Union Jonas Moulenda et le directeur de la publication de ce quotidien, Albert Yangari, pour l’article paru dans son édition du 28 novembre dernier sur l’assassinat du nouveau DG du CGC, René Ziza.
Suite à l’article paru en page 7 de la livraison des 28 et 29 novembre 2009 du quotidien L’Union concernant l’assassinat du nouveau DG du Conseil gabonais des chargeurs (CGC), René Ziza, le journaliste Jonas Moulenda et le directeur de publication du journal, Albert Yangari, ont été assignés en justice par l’ancien DG du CGC, Alfred Nguia Banda.
L’audience aura lieu le 22 février 2010 à 8H00 au tribunal de première instance de Libreville pour entendre messieurs Moulenda et Yangari sur les faits de diffamation qui leur sont reprochés.
En effet, dans la citation directe en correctionnelle parvenue à Jonas Moulenda, l’ancien DG du CGC s’insurge contre les paragraphes 13 et 14 de l’article, dans lesquels le journaliste écrit : «Pourquoi René Ziza a-t-il été envoyé ad patres ? La question taraude les esprits. Pourtant, on ne s’embarrasse pas de supputations au siège du CGC. Dès l’annonce du drame, des langues se sont vite déliées pour rappeler que le nouveau patron faisait l’objet de menace de mort depuis sa prise de fonction. Selon certaines indiscrétions, le technocrate rompu à la tâche à commandité un audit, lequel aurait déjà mis en exergue des malversations financières de l’ordre d’1 milliards 600 millions de francs. Son assassinat aurait-il été commandité par des gestionnaires gênés aux entournures ?».
Dans l’acte d’accusation, il est reproché à Jonas Moulenda de viser dans ces paragraphes l’ancien directeur du CGC, Alferd Nguia Banda, diffamant ainsi ce dernier.
Monsieur Nguia Banda reproche notamment au journaliste l’utilisation des termes «nouveau patron» et «depuis sa prise de fonction», qui opposerait directement ce dernier à «l’ancien patron» et donnerait un caractère prémédité aux faits.
Dans le paragraphe 14 «l’auteur de l’article incriminé (…) établit un lien cette fois entre l’audit, les gestionnaires de l’ancienne direction générale assurée par Alfred Nguia Banda et l’assassinat de son successeur», précise encore la citation directe.
Invoquant les articles 125 du Code de la Communication et 283 du Code pénal réprimant les actes de diffamation dans les médias, les avocats de l’ancien DG du CGC affirment que «l’imputation dont a fait l’objet monsieur Nguia Banda, même sous forme dubitative et même si son nom n’est pas expressément désigné dans l’article incriminé, en ce qu’elle porte atteinte à son honneur et à sa considération, est une diffamation».
Le plaignant devrait exiger des dommages intérêts au quotidien L’Union, ainsi que la publication du jugement dans les journaux locaux aux frais de L’Union.
«Je marque ici mon étonnement parce que l’article ne cite personne nommément. Nous relatons les faits sur la base de l’enquête et des propos recueillis auprès des personnes qui ont vécu les derniers moments avec monsieur Ziza. A aucun moment nous n’avons cité le nom d’Alfred Nguia Banda donc nous sommes surpris ce matin de recevoir cette citation directe. De toutes façons, la justice est là pour éclaircir la situation», a déclaré Jonas Moulenda à la réception de cette plainte.