Face aux députés de la commission Finances 2010 le 12 janvier dernier, le ministre de l’Energie, Régis Immongault, a annoncé en filigrane l’ouverture du secteur à la concurrence. Doté d’un budget d’environ 130,7 milliards FCFA pour l’exercice en cours, le ministère de l’Energie avait déjà inscrit cette possibilité dans sa feuille de route du département afin de résoudre durablement les problèmes de fourniture d’eau et d’électricité.
Les plans de batailles se multiplient au sommet de l’Etat pour pallier les incessants délestages d’eau et d’électricité à Libreville et dans l’Intérieur du pays. Alors que le torchon brûle entre la Société d’eau et d’électricité du Gabon (SEEG) et le gouvernement, qui se chargent mutuellement la responsabilité de la vétusté des installations, le ministre de l’Energie, Régis Immongault, a annoncé à demi mots l’ouverture du secteur à la concurrence.
De quoi faire pression sur la SEEG pour l’amélioration de la distribution d’eau et d’électricité, en plus de l’audit qui a été commandité dans la société pour contrôler sa gestion et la mise en œuvre de ses programmes de développement.
Face aux députés de la commission Finances, le 12 janvier dernier, le ministre de tutelle a défendu son budget, multiplié par six cette année avec une dotation d’environ 130,7 milliards de francs CFA, dont 127,9 milliards réservés à l’investissement.
Les cinq axes principaux de ces investissements seront l’accès de tous à l’eau potable et à l’électricité avec une enveloppe de 44 milliards, dont 7 milliards de financements extérieurs ; le soutien à l’activité économique et l’impulsion de la croissance dotés de 72 milliards dont 58 provenant l’extérieur ; la promotion des énergies renouvelables avec 4 milliards ; le soutien aux projets transversaux avec 1 milliard, et enfin la banque de projets et études de faisabilité avec 5 milliards.
En tout, ce sont 57 projets qui seront financés, dont 19 sont déjà en cours d’exécution et 13 seront achevés avant la fin de l’année. Parmi les 38 nouveaux projets, 9 «visent en priorité à apporter une réponse aux coupures et délestages d’électricité et aux pénuries d’eau à Libreville, en particulier et dans les centres de l’intérieur», a expliqué Régis Immongault.
Il s’agira notamment de l’audit du réseau de distribution d’eau et d’électricité à Libreville ; la densification des réseaux de la SEEG ; la nouvelle centrale thermique de Libreville, ou encore l’équipement en énergie solaire des villages, zones lacustres et lagunaires.
Tous ces projets seront régis par une feuille de route qui doit «affiner la vision à long terme du secteur (20-25 ans) et de réaliser l’audit de la concession de la SEEG avec pour corollaire la révision de la convention et l’ouverture du secteur à la concurrence», a enfin expliqué le ministre de tutelle.