Mesdames et Messieurs les journalistes,
Mesdames et Messieurs les producteurs,
Mesdames et Messieurs les animateurs,
Mesdames et Messieurs les techniciens,
Mesdames et Messieurs les éditeurs,
Mesdames et Messieurs les communicateurs,
En cette nouvelle année 2010, je tenais à vous présenter mes vœux de bonheur, de santé, de prospérité et de réussite. Je forme les mêmes vœux à l’endroit de vos familles respectives.
Comme vous le savez, l’année qui vient de s’achever a été marquée par une somme d’épreuves difficiles. Nous les avons affrontées grâce au concours des uns et des autres mais surtout avec le vôtre.
En effet, pendant tous les deuils qui ont frappé notre pays, vous avez su mettre votre sens du patriotisme et votre professionnalisme pour rassembler le peuple gabonais dans un remarquable élan de solidarité et de recueillement.
J’ai particulièrement relevé tout l’attachement que vous portez à votre rôle d’éducateur. C’est l’occasion, pour moi, de vous en rendre un hommage bien mérité.
Au-delà de vos positionnements idéologiques et religieux, je n’ai jamais fait mystère, toute mesure faite, de ma conviction que, malgré l’étroitesse de vos moyens, vous êtes une presse de référence en Afrique et même au-delà de notre continent.
Mesdames et Messieurs les Communicateurs,
Les lois de notre pays protègent la liberté d’expression.
Cette liberté se trouve garantie non seulement par la loi 12/2001 portant code de la communication mais aussi, dans la pratique même de notre démocratie. Depuis 1990, la presse est apparue comme un point essentiel de lecture de l’évolution de notre société.
Aujourd’hui, elle est le lieu d’échange des idées et des opinions, de contrôle et critique de tous les pouvoirs. Nous convenons donc que sans elle, il ne peut y avoir de véritable démocratie.
Mon expérience de la vie publique m’a permis d’apprécier et de comprendre l’univers de la presse dans notre pays.
Je suis attaché à la liberté d’expression dont vous jouissez dans le traitement des évènements. Cette liberté est garantie notamment par l’article 94 de la constitution et par la loi organique sur le Conseil National de la Communication.
Mais je reste tout à fait conscient des difficultés de tous genres que vous rencontrez dans l’exercice de vos métiers respectifs.
Ces difficultés vont de l’absence de structures au manque de moyens techniques, en passant par la formation. C’est pourquoi votre organisation en Groupe de presse est aujourd’hui plus que nécessaire. Accepter de mutualiser vos efforts et votre volonté constitue une partie des solutions que nous devons ensemble prospecter.
D’ores et déjà, j’instruis le Gouvernement et le CNC à se mettre rapidement au travail pour voir dans quelle mesure le secteur des médias peut être rapidement restructuré.
Votre souhait de vous impliquer dans la régulation de votre profession est légitime, puisque, autant que je m’en souvienne, elle constitue l’une des fondations du Conseil National de la Communication. Il est donc normal que nous examinions à temps opportun votre requête.
Mesdames et Messieurs de la Presse ,
Agir ensemble, c’est mettre en œuvre nos méthodes. Plus que jamais, il faut remettre l’ouvrage sur le métier, repartir à la recherche de nouvelles clés de compréhension pour bien habiter l’espace politique et vous approprier les valeurs d’émergence.
L’émergence pour moi, c’est cette vision d’ensemble qui doit renforcer la nécessité d’une approche pratique, la définition des chronogrammes d’activités par priorités, la définition des contrats d’objectifs, la nécessité d’aider les citoyens à accéder à une information juste et équitable.
Alors, plus qu’une orientation, la presse doit offrir des indications pragmatiques sur le que faire, le comment faire et pour quel résultat ?
Elle doit aider les citoyens et les pouvoirs publics à rechercher l’efficacité de l’action à travers le réalisme de l’analyse et de la méthode parce que l’une des tâches de la presse est d’aider l’opinion à mieux comprendre les mécanismes et les vrais ressorts de notre politique.
L’exercice de cette clairvoyance vous permet de trouver chaque fois, la liberté d’écrire et de parler, mais aussi le ton juste et le point d’équilibre.
Mesdames et Messieurs les communicateurs,
Tout en vous réitérant mes vœux les meilleurs pour la nouvelle année, je sais pouvoir compter sur vous pour le rayonnement de votre noble métier. Le Gabon a besoin de vous.
J’ai voulu inaugurer cette cérémonie de vœux en incluant aussi la presse car nous sommes condamnés à nous entendre, nous avons besoin de vous et vous avez besoin de nous. C’est un couple qui ne peut se séparer et qui ne peut divorcer, alors bien sûr dans toute relation, il y a des hauts et des bas. Mais il est important pour votre pays, que vous puissiez faire votre travail correctement, il est important pour vous de rendre correctement aussi, ce que nous faisons.
La liberté, c’est clair, nous la souhaitons, nous la voulons et vous l’avez. La liberté c’est donc d’analyser, critiquer ce que nous faisons. Bien travailler et rendre aux lecteurs ou pour celui qui regarde la télévision, un devoir vis-à-vis d’eux. C’est donc relayer l’information telle que vous vous l’êtes appropriés et la commentez. Il est aussi bon de dire ce que nous faisons, de l’apprécier, comme il est aussi bon de critiquer. Ce que nous faisons bien, il faut le dire ce que nous faisons mal également, il faut le dire c’est votre rôle. Je rappelle simplement que pour votre crédibilité, il est bon que le lecteur puisse suivre le mécanisme d’analyse que vous allez pouvoir adapter par rapport à toutes les informations que vous avez. En d’autres termes celui qui perd la crédibilité perdra les lecteurs, les auditeurs et téléspectateurs.
Nous voulons une presse digne d’un pays émergent et vous pouvez le faire, vous en a avez les capacités, c’est une question de volonté et d’ambition. Ce qui caractérise l’émergence c’est d’être le meilleur là où on est, là où on travaille et c’est d’avoir l’ambition d’être le meilleur. Je veux être la meilleure plume, le meilleur présentateur, communicateur. Vous devriez vous retrouver aussi entre vous, pour désigner chaque année, celui d’entre vous, que vous pensez avoir été le meilleur. C’est quelque chose qui est importante, car il est important d’être reconnu par ces pairs.
Loin de moi, l’envie de vouloir vous apprendre votre métier, vous avez été formés pour, donc vous le connaissez, je voulais juste donner une appréciation pour dire simplement que l’émergence c’est simplement l’état d’esprit de vouloir faire mieux et plus, de vouloir être le meilleur, si c’est un monteur, il doit être le meilleur des monteurs.
Comme la médecine, le journalisme doit avoir également des spécialistes et dans certains domaines on doit pouvoir retrouver des spécialistes d’économie, de politique ou de sport. Ceci doit ressortir encore plus, et pour çà, nous sommes là pour vous aider car nous avons aussi besoin d’une presse écrite. Donc notre ambition est aussi de voir la presse gabonaise reconnue comme une des meilleures du continent.
Vous êtes déjà réputés à l’étranger, il n’est donc pas question de revenir en arrière.
Et c’est pourquoi je vous demande d’aller méditer sur cet appel lancé par le feu Hubert BEUVE MERY, fondateur du journal « Le Monde », je cite : « Ne laissons pas nos moyens de vivre compromettre nos raisons de vivre ».
Bonne et heureuse année 2010 !
Je vous remercie.